Energies fossiles, plastique… Ce qu'il faut retenir des annonces environnementales du G7
Ces engagements seront-ils tenus ? Les ministres de l'Energie, du Climat et de l'Environnement des pays industrialisés du G7 ont fait, dimanche 16 avril, lors de leur réunion à Sapporo (Japon), plusieurs annonces sur la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution au plastique. Franceinfo vous résume les principales avancées annoncées par les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Canada.
Une accélération de la sortie des énergies fossiles, sans date précise
Les ministres se sont engagés à "accélérer" leur "sortie" des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans se fixer de nouvelle échéance. La consommation d'énergies fossiles – charbon, pétrole, gaz – est la principale cause du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, parce qu'elle est très émettrice de gaz à effet de serre. Ce nouvel objectif, annoncé dans un communiqué commun à l'issue de la réunion, ne concerne pas les énergies fossiles assorties de dispositifs de capture et de stockage du CO2. Des technologies coûteuses et pas toujours matures, qui ne joueront qu'un rôle secondaire par rapport à la baisse de la consommation des énergies fossiles.
Les pays du G7 se bornent à souligner que cet objectif s'inscrit dans leurs efforts pour atteindre la neutralité carbone énergétique d'ici à 2050 "au plus tard". L'an dernier, le G7 s'était déjà engagé à décarboner majoritairement son secteur de l'électricité d'ici à 2035, un objectif reconfirmé dimanche. Signe de négociations difficiles, le G7 n'est pas parvenu à s'engager spécifiquement sur une date de sortie du charbon pour la génération d'électricité, alors que le Royaume-Uni, soutenu par la France, avait proposé l'échéance de 2030. Et le groupe a reconnu, comme l'an dernier, que des investissements dans le gaz naturel "pouvaient être appropriés" pour aider certains pays à traverser la crise énergétique actuelle.
La décision de sortir de l'ensemble des énergies fossiles marque néanmoins une "avancée forte", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. "C'est un point d'appui important pour pouvoir élargir cette approche au G20 en Inde et à la conférence de l'ONU sur le climat (COP28) de Dubaï en fin d'année", a-t-elle estimé, tout en admettant que ces futures négociations mondiales n'allaient "pas être évidentes".
Interrogé par l'AFP, le patron de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, a aussi salué un message du G7 "combinant nos soucis de sécurité énergétique tout en fournissant une feuille de route face à la crise climatique". Les ONG environnementales sont en revanche déçues. "N'en déplaise aux jeux de rhétorique des ministres du G7, de nouveaux investissements dans le gaz (…) ne peuvent pas être compatibles" avec les objectifs climatiques, a ainsi critiqué Collin Rees, d'Oil Change International.
Une réaffirmation de l'enveloppe de 100 milliards de dollars par an pour les pays émergents
Le G7 a réaffirmé son engagement d'œuvrer avec les autres pays développés à rassembler 100 milliards de dollars par an pour les pays émergents contre le réchauffement climatique, une promesse datant de 2009 et qui devait initialement être tenue dès 2020. Un sommet pour améliorer l'accès aux financements des pays en développement en matière climatique, un point sensible et crucial pour une réussite de la COP28, est notamment prévu fin juin à Paris.
La fin de la pollution plastique en 2040
Les ministres ont annoncé leur intention de réduire à zéro leur pollution plastique d'ici à 2040. "Nous nous sommes engagés à mettre fin à la pollution plastique, avec l'ambition de réduire la pollution plastique supplémentaire à zéro d'ici à 2040" au sein du G7, grâce notamment à l'économie circulaire et à la réduction ou à l'abandon des plastiques jetables et non recyclables, selon le communiqué commun du G7.
Ces pays industrialisés se félicitent également de l'ouverture des négociations pour un traité international sur le plastique. Une seconde session de négociations doit se tenir à Paris fin mai. Il s'agit d'un "signal fort" avant cette prochaine session, a salué le ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu.
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