Cet article date de plus de douze ans.

Fukushima : le gouvernement avait envisagé l’évacuation de Tokyo

Près d’un an après le tsunami et la catastrophe nucléaire qui l’a suivi, le Japon prend de nouvelles mesures de protection et découvre des précisions sur l’ampleur du désastre. Devant une commission d’enquête, un ancien porte-parole du gouvernement a admis avoir craint la fin de Tokyo.
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Au
plus fort de la crise, le gouvernement japonais imaginait le pire : un
scénario diabolique où les réacteurs nucléaires auraient explosé. "Si ça arrive, Tokyo
est fini" a alors pensé le responsable. Le gouvernement a forcé Tepco, l’exploitant
de la centrale, à maintenir du personnel sur place pour tenter de refroidir les
installations.

Ces efforts ont permis d’éviter le cauchemar qui aurait conduit à
l’évacuation de Tokyo. La plus grande agglomération au monde compte 35 millions
d’habitants. Les réacteurs dont le cœur a en partie fondu sont aujourd’hui en
état "d'arrêt à froid" : leur température interne est descendue
sous les 100°C.

La zone interdite
maintenue mais redécoupée

Environ 100.000 habitants
des environs de Fukushima ont été évacués dans les semaines suivant le tsunami. Des
relevés effectués cet hiver ont enregistré des niveaux de radioactivité jusqu’à
470 fois le niveau naturel. Ces zones vidées de leur population vont donc rester
inhabitables.

Mais d’autres relevés,
distants de parfois quelques dizaines de mètres, montrent des niveaux parfois
proches de la normale à moins de 20km de la centrale. Cette contamination très
inégale va obliger le gouvernement à redécouper la zone d’exclusion en fonction
des relevés.

Des
contrôles renforcés sur les aliments

Les
autorités devraient aussi créer une "zone d'habitat limité", exposée
à des radiations de 20 à 50 millisieverts par an (le niveau naturel est de 1
millisievert par an).

Le
Japon a aussi abaissé, la semaine dernière, les limites admissibles d’éléments
radioactifs dans les aliments. Cette réglementation doit entrer en vigueur le
1er avril. Elle divise par cinq les teneurs actuellement autorisées dans les
aliments solides, et par 20 celles pour le lait. Le Japon avait relevé
provisoirement ces seuils de sécurité pour ne pas couper brutalement les débouchés des agriculteurs de l'ouest du pays.

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