Fukushima : Tepco manquait de préparation, selon un rapport d'experts japonais
Le document, publié ce lundi, pointe les errements et les improvisations de la société exploitant la centrale nucléaire, ainsi que celles du gouvernement nippon.
"Un problème majeur dans la préparation aux catastrophes nucléaires." Le rapport d'experts publié lundi 26 décembre 2011 est accablant pour Tepco (Tokyo Electric Power), la société d'exploitation de la centrale nucléaire de Fukushima, mais aussi pour le gouvernement japonais.
Tepco : mauvaise évaluation, mauvaise gestion
Rédigé par un groupe d'experts mandaté par le gouvernement nippon pour étudier l'accident de la centrale nucléaire, le rapport accuse Tepco de ne pas avoir correctement évalué et géré la situation. Le document précise d'ailleurs que le fait que la hauteur des vagues du tsunami ait dépassé les prévisions ne saurait servir d'excuse à la compagnie.
"Tepco ne s'attendait pas à une situation dans laquelle toutes les sources électriques seraient simultanément interrompues dans plusieurs réacteurs [...], et n'a pas formé ses équipes pour répondre à ces circonstances", dénoncent-ils.
Selon le document, la fusion du combustible dans les réacteurs et les rejets radioactifs auraient pu être limités si les techniciens avaient notamment commencé à injecter de l'eau plus tôt dans les réacteurs 1 et 3.
Enfin, les experts relèvent également qu'une mauvaise communication entre les équipes de travail à Fukushima a conduit de petits groupes d'intervenants à prendre des initiatives sans en informer leurs supérieurs.
Gouvernement japonais : des échecs dans la communication
Le gouvernement japonais est lui aussi sévèrement critiqué. Sa réponse au début de la crise est notamment qualifiée de "problématique". En effet, le rapport dénonce "l'insuffisance de communication entre les fonctionnaires et le bureau du Premier ministre".
Les experts reprochent aussi au ministère de l'Industrie et à l'Agence de sûreté nucléaire japonais de ne pas avoir envoyé de personnel au siège social de la compagnie pour y obtenir des informations plus rapides.
Enfin, le rapport relève des erreurs dans les consignes d'évacuation données aux résidents des zones touchées. Il souligne que certains habitants ont été poussés vers des zones où les substances radioactives s'étaient davantage propagées, au lieu d'en être éloignés.
Ce document est un rapport intermédiaire qui repose sur des entretiens avec 456 personnes impliquées. La version définitive sera publiée l'été prochain.
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