: Infographie Visualisez la vague de plastique qui pourrait déferler sur le monde dans les années à venir, après l'échec d'un traité international à Busan
Toujours plus de plastique ! Alors que les négociations, à Busan (Corée du Sud), pour trouver un accord de lutte contre cette pollution ont échoué, dimanche 1er décembre, l'utilisation de plastique devrait, elle, continuer à croître. Et pas qu'un peu. Sans limitation de production, ni politique mondiale de gestion, la consommation de plastique devrait quasiment être multipliée par trois dans le monde entre 2019 et 2060, selon les projections de l'OCDE.
La conséquence est dramatique : "Les plastiques rejetés dans l’environnement constituent l’une des plus graves menaces écologiques de ce XXIe siècle", affirme l'organisation de coopération des pays dits "développés", dont la France.
De l'Asie aux Amériques, en passant par l'Afrique et l'Europe, toutes les grandes régions du monde devraient continuer d'utiliser de plus en plus de plastique, selon ces projections. Au total, 1 231 millions de tonnes (Mt) pourraient ainsi submerger la planète en 2060, contre 460 en 2019.
Les rythmes de croissance sont très différents. Les 38 pays de l'OCDE devraient ainsi doubler leur consommation sur cette période, alors que l'Inde devrait la multiplier par 5,5 et l'Afrique subsaharienne par 6,5, d'après ces projections. Malgré cette croissance rapide, les pays dits "développés" devraient tout de même rester les plus gros consommateurs de plastique en 2060 en moyenne par habitant.
"Nous avons un énorme problème"
Ne comptez pas sur le recyclage pour échapper à cette pollution massive. Selon l'OCDE, plus de 90% des plastiques ne sont pas recyclés dans le monde. Il faudra donc toujours plus de pétrole pour fabriquer ces nouveaux objets. Les plastiques recyclés ne devraient représenter que 12% de la part totale de l’utilisation de plastique en 2060.
Cette vague de plastique est-elle inéluctable ? Non, selon l'OCDE. "L’adoption de mesures complètes et rigoureuses dans tous les pays pourrait quasiment mettre fin aux rejets de plastique d’ici à 2040", assure l'organisation. Concrètement, il s'agit de limiter la production et la demande, de concevoir les objets en plastique dans un souci de circularité, d'augmenter le recyclage et de fermer les voies de rejets de plastique dans l'environnement.
Des mesures qui seront, une fois de plus, au menu des nouvelles négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique. Car si les discussions ont échoué à Busan – en raison notamment de l'opposition de pays pétroliers comme la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran –, elles doivent reprendre en 2025. "Le plus tôt sera le mieux", a affirmé la cheffe du Programme environnemental de l'ONU, Inger Andersen. "Car nous avons un énorme problème."
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