Journée mondiale de l’eau : l’agriculture, les centrales électriques et l’eau potable sur le podium des secteurs les plus consommateurs en France
L'utilisation de l'eau a augmenté environ de 1% par an dans le monde ces 40 dernières années et, pour répondre à ces besoins croissants, les nappes phréatiques sont abondamment prélevées et les pénuries menacent au niveau mondial, selon un rapport de l’ONU, publié à l’occasion de la journée mondiale de l’eau mercredi 22 mars.
Le secteur le plus consommateur est l'agriculture qui utilise plus de 70% des ressources mondiale. Et en France, aussi, c’est elle qui tient la première place du podium, de très loin, puisque près de la moitié, 45%, de notre consommation totale en France métropolitaine termine dans des champs. Selon les régions, l'agriculture peut même peser encore plus lourd. Par exemple dans le Sud, autour de la Haute-Garonne ou de la Gironde, les agriculteurs captent plus des trois quarts de l'eau consommée. On dépasse aussi les 50% plus au Nord, en Bretagne par exemple.
Vient ensuite le refroidissement des centrales électriques, notamment les centrales nucléaires. Pour fonctionner, ces usines ont besoin de beaucoup d'eau. Elles utilisent un tiers de la consommation totale du pays, 31%, selon la dernière estimation dont on dispose. Un chiffre jugé cependant trop ancien par celui-là même qui l’a émis, le ministère de la Transition écologique. Il doit en publier de nouveaux bientôt. À la troisième place du podium des secteurs les plus gourmands, il y a ensuite l'eau potable tout simplement, celle du robinet. Elle représente plus de 20% de la consommation en eau du pays. L'industrie exploite une faible part de la ressource, moins de 5%.
Un cinquième de l’eau potable perdue
Le plus gros souci est qu’une grande partie se perd dans les canalisations, un cinquième de l'eau potable en France soit l'équivalent de la consommation d'environ 18 millions de personnes. Cette eau disparaît dans la nature à cause, notamment, des canalisations, mal entretenues et trop vieilles.
Plus de la moitié du réseau français a été posé après les années 1970 et a subi depuis les mouvements de sols, mais aussi la pression de l'eau, sans compter la corrosion qui peut attaquer les canalisations et les joints d'étanchéité qui s'abîment.
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Ce problème de vétusté a été identifié de longue date en France, puisqu'en 2012, un décret exigeait de limiter au maximum ces fuites. Presque 10 ans plus tard, le chantier n'a pas beaucoup avancé. En 2020, 20% des services d'eau potable ne respectaient pas encore la réglementation.
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