Le CO2 est au plus haut depuis 3 millions d'années
La dernière fois que la barre des 400 parties par million (ppm) a été dépassée, c'était pendant le Pliocène, une ère pendant laquelle les températures étaient entre 3 et 4°C plus élevées.
La hausse dramatique de la température de la planète et du niveau des océans en quelques siècles est inéluctable. Samedi 6 avril, des chercheurs alertent sur le taux de concentration dans l'atmosphère du CO2, principal responsable du réchauffement climatique : des carottes de glace et de sédiments marins prélevés à l'endroit le plus froid de la planète révèlent que le niveau actuel de dioxyde de carbone, un peu supérieur à 400 parties par million (ppm), est le plus élevé depuis 3 millions d'années.
Jusqu'alors, les chercheurs estimaient que le niveau actuel de dioxyde de carbone n'était pas plus important que celui d'il y a 800 000 ans, lors d'une période marquée par des cycles de réchauffement et de refroidissement de la Terre qui se poursuivraient aujourd'hui sans le réchauffement lié aux activités humaines. Or, la barre des 400 ppm a en fait été dépassée pour la dernière fois il y a 3 millions d'années, pendant le Pliocène.
Une hausse des océans jusqu'à un mètre d'ici 2100
Les températures étaient alors 3 à 4°C plus élevées, des arbres poussaient en Antarctique et le niveau des océans était 15 mètres plus haut. "La fin du Pliocène est relativement proche de nous en termes de niveaux de CO2", a expliqué Matteo Willeit, chercheur au Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) et principal auteur de l'étude publiée cette semaine. "Nos modèles suggèrent qu'au Pliocène, il n'y avait ni cycle glaciaire ni grosses calottes glaciaires dans l'hémisphère nord. Le CO2 était trop élevé et le climat trop chaud pour le permettre."
L'accord de Paris sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais en 2017, les émissions de gaz à effet de serre ont dépassé tous les records dans l'histoire humaine, et les engagements des Etats signataires de l'accord de Paris conduiraient le monde vers +3°C. En se basant sur les concentrations de CO2, les glaciologues prédisent par ailleurs une augmentation du niveau des océans entre 50 cm et un mètre d'ici la fin de ce siècle.
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