MOX ou pas MOX : le fragile accord entre PS et EE-LV
C'était écrit, noir sur blanc, en page 16 du texte de l'accord signé in extremis hier entre Cécile Duflot et Martine Aubry :
"Nous engagerons [...] une
reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication
du MOX"
La pomme de discorde, c'est ce MOX, du combustible recyclé, hautement radioactif. Pour Cécile Duflot, la secrétaire nationale d'EE-LV, c'est encore ce texte-là qui fait foi : "J'ai vérifié auprès de Martine Aubry et de Michel Sapin", dit-elle. Un texte qui sera soumis, in extenso, samedi au Conseil fédéral d'EE-LV, pour validation.
Pourtant, le texte d'accord validé par le bureau national du PS hier soir n'est pas exactement le même. Il s'agit d'une version expurgée. Le passage ci-dessus a été tout bonnement gommé. Un remaniement, après l'intervention d'Areva, si l'on en croit les dires du groupe nucléaire lui-même. Celui-ci affirme avoir contacté le PS pour le sensibiliser aux "conséquences graves " de ce projet. Embarrassant.
Pour tenter de dissiper le malaise devant cette valse-hésitation, Benoît Hamon, le porte-parole du PS, prévient immédiatement : c'est un "retrait provisoire ", le temps de "clarifier " quelque "différence d'interprétation ". Avant d'être brutalement contredit par Manuel Valls. Le nouveau directeur de communication de la campagne de François Hollande, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, affirme : "Il faut garder la filière MOX [...] Si on est favorable à l'EPR de Flamanville, et c'est la position de François Hollande, celui-ci fonctionne au MOX ". Déconcertant.
Le conseiller de Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, reste droit dans se bottes, affirmant lui-aussi que seul le texte signé hier entre les deux partis était le bon, même si dit-il "ce n'est pas non plus une Bible ". Pourtant, Noël Mamère grince des dents et doute de pouvoir construire l'avenir "avec des gens qui renient leur parole ".
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