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Nantes : scènes de violence après la mobilisation contre NDDL

De violents affrontement ont opposé samedi dans le centre de Nantes les forces de l'ordre à des éléments radicaux à la fin d'une manifestation qui a réuni 20.000 personnes selon la préfecture, mobilisées contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Six blessés ont été recensés dans les rangs des forces de l'ordre. Le Premier ministre a condamné ces violences.
Article rédigé par Valérie Xandry
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Stephane Mahe Reuters)

La journée de samedi a dû sembler bien longue aux habitants de Nantes, où plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient réunies pour protester contre le projet d'aéroport à Notre-Dames-des-Landes. Six membres des forces de l'ordre ont été blessés dans des affrontements en fin de cortège, et quatre personnes ont été interpellées.

Ayrault condamne les violences


Alors que les organisateurs avaient annoncé le chiffre de 30.000 manifestants, la préfecture a estimé en début de soirée qu'ils étaient 20.000, dont "près de 1.000 manifestants radicaux prêts
pour le combat, qui n'ont pu être contrôlés par les organisateurs
".

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a condamné dans la soirée "avec la plus grande fermeté les actes violents commis par un millier
de manifestants radicaux
", alors que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a évoqué une "guérilla urbaine ", qu'il attribue aux ultra de gauche et à des groupes autonomes.

Lacrymogènes et canons à eau

Les tensions ont débuté tôt dans l'après-midi avec l'usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre une centaine de militants radicaux. Des altercations ont eu lieu à différents endroits du parcours, pour se poursuivre tard dans la soirée.

Des oeufs, des bombes de peinture et des pétards puissants ont été jetés en début d'après-midi sur les forces de l'ordre. Un millier d'hommes avaient été mobilisés pour assurer le maintien de l'ordre autour de la manifestation.

Une vitrine d'une agence Vinci Immobilier a été détruite par des manifestants. Le groupe Vinci est le concessionnaire de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Les journalistes de France Info présents sur place ont également été pris pour cible, leur véhicule ayant été caillassé et tagué comme le montre cette photo postée sur Twitter :

Quant à la mairie de Nantes, longtemps dirigée par l'actuel Premier
ministre Jean-Marc Ayrault, fervent promoteur du futur
aéroport, elle a été recouverte de peinture.

Des milliers de personnes dans les rues

"Ayraultport non merci ", "Non à l'Ayrault porc " : les banderoles visibles dans les rues de Nantes samedi n'ont pas épargnées le Premier ministre et ancien maire de la ville Jean-Marc Ayrault. Des milliers d'opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont réunis ce samedi après-midi pour défiler dans les rues de la ville.

Les manifestants n'étaient pas venus seuls : plusieurs dizaines de tracteurs, deux cents selon les organisateurs, se déplacent en convoi et jouent du klaxon dans les rues de la ville.

Des personnalités politiques présentes

Pusieurs personnalités politique étaient présentes dans le cortège : le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, l'eurodéputé José Bové ou encore Eva Joly étaient présents sur place.

"La mobilisation est grande ici aujourd'hui. Nous sommes ici pour montrer notre détermination pour l'abandon de ce projet inutile et coûteux en cette période de pénurie ", a déclaré Eva Joly.

56 % des Français opposés au projet selon un sondage

Un sondage Ifop réalisé pour le compte d'Agir pour l'environnement et de l'Acipa, la principale association d'opposants au projet, indique que 56 % des Français se disent opposés à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il s'agissait de la première manifestation depuis la
signature, fin décembre, des arrêtés préfectoraux autorisant le
début des travaux..

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