Epandage de pesticides : le Conseil d'Etat exige que le gouvernement fixe des distances de sécurité élargies
Le gouvernement protège-t-il assez les riverains des épandages de pesticides ? La réponse est non, selon le Conseil d'Etat. Ce dernier demande à l'exécutif de respecter ses injonctions en fixant des distances de sécurité élargies à proximité des habitations, dans une décision consultée vendredi 23 décembre par l'AFP. La plus haute juridiction administrative donne deux mois au gouvernement pour revoir sa copie, sous peine d'astreinte de 500 euros par jour de retard.
Pour justifier cette décision, le Conseil d'Etat met en avant la "gravité des conséquences du défaut partiel d'exécution en termes de santé publique" et "l'urgence particulière qui en découle". Il avait été saisi par plusieurs organisations, dont Générations futures, France nature environnement et l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Elles reprochent depuis plusieurs années à l'Etat de ne pas suffisamment protéger les riverains des épandages de pesticides, suspectés d'être nocifs pour la santé humaine.
"Le gouvernement n'agit toujours pas"
"Depuis 2017, les associations et organisations requérantes ne cessent d'engager des recours pour obtenir une meilleure protection des riverains et des travailleurs au contact des pesticides. Elles ont obtenu trois décisions du Conseil d'Etat, en 2019, 2021 et 2022, et malgré cela, le gouvernement n'agit toujours pas suffisamment efficacement", a pointé auprès de l'AFP l'avocat des organisations requérantes, François Lafforgue.
"Nous attendons du gouvernement qu'il réouvre vraiment ce dossier pour prendre les mesures qui s'imposent, et ce, urgemment et avant que les épandages ne redémarrent au printemps !", presse l'association Générations futures dans un communiqué.
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