Soupçons de fichage illégal pour Monsanto : le parquet de Paris annonce l'ouverture d'une enquête judiciaire
Le géant américain, filiale depuis l'an dernier du groupe allemand Bayer, aurait secrètement fait réaliser des listes par une agence de communication, Fleishman-Hillard.
Au lendemain de la révélation d'un fichage présumé de personnalités et de journalistes, réalisé notamment sur leurs positions vis-à-vis du glyphosate ou des OGM, à la demande de Monsanto, le parquet de Paris a annoncé, vendredi 10 mai, l'ouverture d'une enquête, entre autres pour "collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite". Confiée à la police judiciaire parisienne, cette enquête fait suite à la plainte déposée par Le Monde et un de ses journalistes, qui figurait dans les fichiers incriminés, précise le parquet.
"L'Œil du 20 heures" a découvert que des centaines de scientifiques, politiques et journalistes avaient été secrètement fichés par des agences de communication travaillant pour l'entreprise américaine Monsanto. Des données personnelles mais aussi leurs positions sur les pesticides ont été répertoriées. Les personnalités fichées ne sont pas seulement notées. Elles sont également ciblées par des stratégies de lobbying personnalisées.
Le nouveau propriétaire de Monsanto, Bayer, nous a répondu ne pas avoir connaissance de ces fichiers, et a renvoyé les journalistes de "L'Œil du 20 heures" vers Fleishman-Hillard. L’agence, elle, assure ne pas avoir identifié les documents révélés, ni avoir connaissance d'un agissement non conforme d’un de ses collaborateurs.
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