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Vidéo Glyphosate : le jardinier qui a fait plier Monsanto se confie en exclusivité à "Envoyé spécial"

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Glyphosate : le jardinier qui a fait plier Monsanto se confie en exclusivité à "Envoyé spécial"
Glyphosate : le jardinier qui a fait plier Monsanto se confie en exclusivité à "Envoyé spécial" Glyphosate : le jardinier qui a fait plier Monsanto se confie en exclusivité à "Envoyé spécial" (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Il est l'homme qui a fait plier Monsanto. Depuis la condamnation historique de la firme aux Etats-Unis, l'ancien jardinier, en phase terminale d'un cancer à 46 ans, fuit les médias. Exceptionnellement, Dewayne Johnson a décidé de sortir de son silence pour "Envoyé spécial". Voici un extrait de l'émission consacrée au glyphosate le 17 janvier 2019.

Pour la première fois, la justice américaine a considéré un herbicide, le Roundup, comme la cause probable d'un cancer. En août 2018, elle a prononcé une condamnation et une amende record : plus de 250 millions de dollars. Depuis cette victoire judiciaire, l'homme qui a fait plier Monsanto fuit les médias. En phase terminale à 46 ans, le jardinier a décidé de sortir du silence. Exceptionnellement, il se livre longuement pour "Envoyé spécial". Extrait de l'émission consacrée au glyphosate le 17 janvier 2019.

Dewayne Johnson a sur le torse et les jambes des cloques qui font penser à des brûlures au troisième degré. Il doit porter des vêtements spéciaux. Il ne peut pas mettre un simple tee-shirt en contact avec sa peau. "C'est comme si on me raclait par terre", dit-il.

"Dès qu'il y avait du vent, j'en prenais plein le visage"

Depuis 2012, il était jardinier dans plusieurs écoles primaires de Californie. En haute saison, il pouvait asperger plus de 500 litres de glyphosate par jour. Il portait des lunettes, un masque, mais ses joues n'étaient pas protégées. "Donc quand je vaporisais, dès qu'il y avait du vent, j'en prenais plein le visage. C'est pour ça qu'on passait notre temps à se rincer : parce qu'on savait qu'on était exposés. Et ça m'est arrivé d'en avoir directement sur le corps. Le liquide était rentré à l'intérieur, dans ma combinaison."

"Je détestais ce Roundup, mais je n'avais pas le choix"

Dès l'apparition de ses premières lésions, en 2014, les médecins diagnostiquent une forme agressive de lymphome non hodgkinien, et un cancer de la peau. Le service client de Monsanto, qu'il appelle à deux reprises,estime que le Roundup n'y est pour rien. Dewayne Johnson reprend son travail et continue pendant un an à inhaler du glyphosate. "Je détestais ce Roundup, mais je n'avais pas le choix, c'était mon boulot. Le seul moyen de payer mon loyer et de nourrir mes enfants." Et si Monsanto lui avait dit au téléphone que son cancer pouvait être lié au Roundup ? "Bien sûr que j'aurais tout de suite arrêté." 

"L'argent ne vaut rien pour moi, parce que je suis en train de mourir"

La firme ne s'estime ni responsable ni coupable. Elle a fait appel de sa condamnation. En attendant le jugement, elle devra payer à Dewayne Johnson une amende réduite à 78 millions de dollars. Mais la motivation de l'ancien jardinier est "tout sauf l'argent. Mon but, c'est d'établir les faits. L'argent ne vaut rien pour moi, parce que je suis en train de mourir. (...) Mes enfants et ma femme ont besoin d'argent, car leur vie est devant eux, mais moi, c'est fini. Je veux juste vivre un peu avant de mourir. Cet argent ne suffira jamais." 

Ce père de deux jeunes enfants espère que son histoire servira d'exemple. Car elle est, selon lui, la preuve que Monsanto a caché la dangerosité de ses produits.

Extrait de "Monsanto, la fabrique du doute", un reportage à voir le 17 janvier 2019 dans "La Spéciale d'Envoyé : Glyphosate, comment s'en sortir ?".

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