Pesticides : "Si vraiment la France est contre la ré-homologation du glyphosate, elle vote contre", réagit le député et paysan Benoît Biteau
La Commission européenne a annoncé, jeudi 16 novembre, le renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour les agriculteurs européens. Une ré-homologation de dix ans décidée à l'issue d'un vote réunissant les vingt-sept pays membres. Benoît Biteau, paysan en agriculture biologique, ingénieur agronome et député Europe Ecologie les Verts (EELV) au Parlement européen, est un militant de longue date contre l'herbicide. Il était l'invité du 19/20 info, jeudi 16 novembre.
Une "décision complice" de la France
L'élément principal retenu pour expliquer ce renouvellement est l'argument selon lequel il serait impossible de faire de l'agriculture sans glyphosate. Benoît Biteau s'exclame qu'il est "parfaitement insensé d'entendre ça." Il rappelle que l'agriculture existait bien avant la création de cet herbicide. Interrogé sur l'abstention de la France au vote, le député dénonce une "décision complice de la décision de la Commission". "Si vraiment la France est contre la ré-homologation du glyphosate, elle vote contre."
Pour Rémi Dumas, vice-président des Jeunes Agriculteurs, la décision prise par la Commission européenne est satisfaisante. Il rappelle que l'herbicide est autorisé, et que les agriculteurs se tiennent informés de l'évolution des normes. Rémi Dumas rappelle aussi que les agriculteurs qui manipulent le glyphosate ont des équipements de protection. "On le fait avec conscience, à bon escient, on ne va pas le pulvériser par plaisir, assure-t-il. Si on le met au bon endroit, au bon moment, à la bonne dose, avec le bon matériel… il y a toujours un risque, mais c'est comme si vous allez chez le médecin, qu'il vous prescrit du Doliprane et que vous en mangez dix dans la journée, vous allez avoir mal au ventre."
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