Programme d'enfouissement de CO2 dans le Béarn : les syndicats craignent un plan social

Le projet d'enfouissement de plusieurs millions de tonnes de CO2 dans les anciens champs gaziers du sous-sol béarnais inquiète fortement les élus et les salariés du bassin de Lacq-Mourenx.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Béarn
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Le bassin gazier de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques, le 22 Novembre 2013. (LE DEODIC DAVID / MAXPPP)

Le programme d'enfouissement massif de CO2 sur le bassin de Lacq-Mourenx dans les Pyrénées-Atlantiques inquiète les salariés et les élus locaux. Les syndicats craignent un plan social de 8 000 emplois. La CGT a prévu de distribuer des tracts à l'entrée des usines le 15 décembre prochain pour alerter les salariés du bassin. France Bleu Béarn Bigorre a sollicité les services du ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, qui n'a pas souhaité nous répondre, tout comme la direction de Teréga.

Le projet baptisé Pycasso (Pyrenean Carbon Abolition through Sustainable Sequestration Operation), et piloté par l'entreprise paloise Teréga, prévoit d'utiliser les capacités de stockage souterrain des anciens champs gaziers du Béarn pour y enfouir du CO2 en très grande quantité. Le projet Pycasso inquiète car il avance très vite en raison des enjeux économiques et politiques sur la décarbonation. Les études de faisabilité seraient terminées et les financements en cours de sécurisation.

La mise en service est espérée pour 2030 avec au début un à trois millions de tonnes de CO2 enfouis, puis sept millions à horizon 2035. Le programme se veut vertueux pour réduire les émissions industrielles de CO2 dans l'atmosphère mais sa réalisation serait incompatible avec les activités chimiques du bassin de Lacq-Mourenx.

Crainte pour l'écosystème industriel et économique du bassin

Les élus locaux, tout comme les industriels, craignent que le CO2 injecté ne vienne vicier le gaz naturel qui est toujours exploité pour les usines. Pour les élus et les industriels, le programme Pycasso est incompatible avec l'écosystème industriel et économique du bassin. Ils ont donc alerté le gouvernement à plusieurs reprises. Ils expliquent que la chimie du souffre d'Arkema serait menacée en premier lieu s'il fallait stopper l'exploitation résiduelle du gaz de Lacq qui est maintenue dans le "Lacq Cluster Chimie 2030" depuis l'arrêt de sa commercialisation par Total en 2013.

Des suppressions d'emplois inquiètent les syndicats. "On ne veut pas que le bassin de Lacq devienne la poubelle à CO2 de tous ces grands pollueurs", indique Timothée Esprit, le secrétaire général de la CGT sur Lacq-Mourenx, à France Bleu Béarn Bigorre. "On ne veut pas subir un plan social de 8 000 emplois pour de la fausse écologie."

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