: Reportage Planification écologique : Engie veut profiter du renouvellement des parcs éoliens pour augmenter la production d'électricité
Ces cinq éoliennes flambant neuves, inaugurées vendredi 22 septembre à Plouarzel (Finistère), se distinguent de leurs voisines plus âgées dans le champ d’à côté. Elles sont plus hautes, d’une dizaine de mètres, avec une hélice plus large, et surtout une technologie plus avancée.
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"La différence avec nos anciennes machines, c'est que, déjà, on peut les piloter à distance : les arrêter ou les redémarrer de loin, se réjouit Marine Gagnaire, cheffe de projet développement chez Engie Green, la branche "énergies renouvelables" d’Engie. Aujourd'hui, si pendant deux heures, on voit qu'on a des rafales de vent à plus de 90 km/h, et que par exemple, on sera obligés de les arrêter, ça ne sera que pendant deux heures et pas le temps que la personne vienne les arrêter et les redémarrer manuellement. Elles tournent 99 % de leur temps."
En Bretagne, "quasiment plus d'espace pour de nouveaux parcs éoliens"
Ces nouvelles éoliennes produiront 70 % d’électricité en plus, par rapport à celles qu’elles remplacent, qui arrivaient en bout de course après plus de 20 ans d’exploitation. Avec les cinq anciennes éoliennes, le parc, mis en service en 2000, produisait l'équivalent de la consommation électrique annuelle d'un village d'environ 3 000 habitants. Désormais, avec les nouvelles, ce sera l'équivalent de la consommation d'une ville d'environ 5 000 habitants.
Ce renouvellement contribue à la réussite de la sortie des énergies fossiles, d’après le directeur général d’Engie Green. "En France, on a encore 60 % de notre consommation énergétique qui vient des fossiles. Pour sortir des fossiles, on va avoir davantage besoin d'électricité, indique William Arkwright. Pour ça, il faut absolument commencer par ce qu'il y a de plus facile, c'est-à-dire de renouveler les parcs éoliens qui arrivent à terme.
"Quand on renouvelle un parc éolien, avec un même nombre d'éoliennes, voire moins, on fait beaucoup plus d'électricité parce que la puissance est beaucoup plus importante par turbine."
William Arkwright, directeur général d'Engie Greenà franceinfo
En Bretagne, un territoire parsemé d’éoliennes, il n’y a en fait pas d’autres choix. Le député de la majorité présidentielle Didier Le Gac souligne les contraintes nationales et locales. "D'abord, on a la contrainte des 500 mètres d'une habitation. Or, ici en Bretagne, avec le bocage et le nombre de hameaux, on n'est pas si souvent que ça à plus de 500 mètres d'une habitation... Puis, il y a d'autres contraintes : on a des ports militaires, des avions qui volent, des antennes un peu partout. Tout ça fait que, mis bout à bout, dans le Finistère, il n'y a quasiment plus d'espace pour implanter de nouveaux parcs éoliens."
Les anciennes éoliennes, retirées du parc de Plouarzel (Finistère), sont recyclées à 99,9 % selon Engie Green. Certaines parties des éoliennes ont été réutilisées pour faire des éléments de routes, des voies de chemin de fer, ou des meubles de bureau. Quatre ont été envoyées en Irlande du Nord, pour continuer à tourner dans le vent. Environ un tiers des parcs éoliens de France doit être renouvelé d'ici 2030.
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