Etats, maires, patrons : comment des Américains résistent à Trump et à son retrait de l'accord sur le climat
Le président des Etats-Unis a annoncé, jeudi, sa sortie de l'accord de Paris signé en 2016. Mais certains Etats et certaines villes ont assuré qu'ils respecteraient tout de même les objectifs de réduction des émissions fixés par Barack Obama.
Pour "rendre sa grandeur à l'Amérique", le président Donald Trump a annoncé, jeudi 1er juin, que son pays se retirait de l'accord de Paris sur le climat. Cette décision aux conséquences majeures a été accueillie avec consternation par les dirigeants du monde entier et par une partie des Américains. Des personnalités publiques, des villes et des Etats ont déjà annoncé leur volonté d'agir pour limiter les conséquences de cette sortie de l'accord. Franceinfo liste quelques-unes de ces initiatives.
Trois Etats créent une "alliance pour le climat"
Jeudi, les gouverneurs démocrates des puissants Etats de New York, de Californie, et de Washington, sur la côte ouest, ont annoncé la création d'une "alliance pour le climat". A eux trois, ils représentent un cinquième de la population des Etats-Unis, et au moins un dixième de ses émissions de gaz à effet de serre, selon leur communiqué.
Leur alliance a pour but de réunir les Etats américains qui s'engagent à appliquer les objectifs fixés par Barack Obama dans le cadre de l'accord de Paris, soit réduire les émissions de 26 à 28% d'ici 2025 par rapport à leur niveau de 2005. Pensée comme un "forum" pour faciliter la mise en œuvre de nouveaux projets écologiques, elle sera ouverte à tous les Etats qui souhaiteraient la rejoindre, explique le communiqué des gouverneurs (en anglais).
Des maires américains s'engagent
J'ai été "élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris" : c'était la phrase choc de Donald Trump lors de son allocution, jeudi. L'une des premières réactions de l'opposition au président américain est venue ... du maire de Pittsburgh, Bill Peduto,en Pennsylvanie. "Hillary Clinton a reçu 80% des voix à Pittsburgh", a-t-il répliqué sur Twitter. "C'est maintenant aux villes de mener" le mouvement pour la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-il estimé.
The United States joins Syria, Nicaragua & Russia in deciding not to participate with world's Paris Agreement. It's now up to cities to lead
— bill peduto (@billpeduto) June 1, 2017
As the Mayor of Pittsburgh, I can assure you that we will follow the guidelines of the Paris Agreement for our people, our economy & future. https://t.co/3znXGTcd8C
— bill peduto (@billpeduto) June 1, 2017
"Je peux vous assurer que nous suivrons les directives de l'accord de Paris pour nos administrés, notre économie et notre avenir", a affirmé le maire de Pittsburgh. L'organisation Mayors National Climate Action Agenda, à laquelle il appartient et qui regroupe 61 maires de grandes villes américaines, a aussi promis d'"adopter et de tenir les engagements envers les objectifs de l'accord de Paris".
Trump maybe withdrawing the US, but 61 #ClimateMayors are adopting the #ParisAgreement. Cities will lead the way https://t.co/oablh5W4uJ pic.twitter.com/hYXZby2WmT
— The Climate Mayors (@ClimateMayors) June 1, 2017
Anne Hidalgo, dont la ville qu'elle dirige, Paris, a été directement citée par Donald Trump, a démenti le président américain sur Twitter : "Encore une fois, Donald Trump a tort. Paris et Pittsburgh soutiennent ensemble les accords de Paris." Elle préside également le C40, le réseau de 90 villes engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique, parmi lesquelles figurent 12 villes américaines.
Un milliardaire et des patrons veulent verser de l'argent à l'ONU
Outre le symbole et l'abandon des engagements pris par Barack Obama, le retrait des Etats-Unis pose aussi un problème financier à l'ONU. Les Etats-Unis versent 23% du budget de la Convention climat de l'ONU et contribue à l'aide internationale aux pays les plus pauvres, notamment via le Fonds vert. Pour compenser le retrait américain, le milliardaire Michael Bloomberg, ancien maire de New York, a promis de réunir la somme de 15 millions de dollars (13,4 millions d'euros).
Outre sa fondation caritative, Bloomberg Philanthropies, les fonds devraient venir d'acteurs très divers. Selon le New York Times (en anglais), la proposition portée par Michael Bloomberg avait été signée, jeudi soir, par 30 maires, dont ceux de Los Angeles et Atlanta, trois gouverneurs d'Etat, des dizaines d'universités, mais aussi plus de 100 entreprises, parmi lesquelles Mars et Hewlett-Packard.
Des soutiens du président quittent le navire
Le PDG du constructeur de voitures électriques Tesla, Elon Musk, ardent défenseur des énergies renouvelables, a immédiatement critiqué la décision de Donald Trump sur Twitter : "Quitter Paris n'est pas bon pour l'Amérique et le monde." L'entrepreneur faisait partie d'un groupe de 18 patrons conseillant le nouveau président américain, qu'il a décidé de quitter. Il a été suivi dans sa démarche par le PDG de Disney, Robert Iger.
Am departing presidential councils. Climate change is real. Leaving Paris is not good for America or the world.
— Elon Musk (@elonmusk) June 1, 2017
As a matter of principle, I've resigned from the President's Council over the #ParisAgreement withdrawal.
— Robert Iger (@RobertIger) June 1, 2017
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