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Transition écologique : "Faire contribuer les patrimoines les plus hauts est une évidence aujourd’hui", selon le député communiste Nicolas Sansu

Le député Gauche démocrate et républicaine du Cher a détaillé mardi sur franceinfo sa proposition d'une taxation "exceptionnelle" sur le patrimoine des plus riches pour développer le ferroviaire.
Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sansu, (à l'époque) maire de Vierzon (Cher), à Vierzon, le 20 janvier 2021. (PIERRICK DELOBELLE / MAXPPP)

"Faire contribuer les patrimoines les plus haut" pour financer la transition écologique "est une évidence aujourd’hui", a estimé mardi 26 septembre sur franceinfo Nicolas Sansu, député Gauche démocrate et républicaine du Cher. Avec le député du MoDem Jean-Paul Mattei, il a préconisé dans un rapport parlementaire une taxation "exceptionnelle" sur le patrimoine des plus riches pour financer la transition écologique. "C'est un prélèvement de 5 % sur les patrimoines les plus hauts et pendant une trentaine d’années", a-t-il indiqué. Selon lui, cela rapportera 150 milliards et permettra de développer le ferroviaire. "Tant qu'on ne fait rien, la route sera toujours gagnante" [par rapport au train].
 
franceinfo : L’idée est de mettre en place une taxation européenne temporaire ?
Nicolas Sansu : On a de plus plus une société de la rente, une société d'héritiers et il faut à tout prix qu'on puisse trouver des solutions de financement. Tout le monde sait bien qu'il faut des milliards et des dizaines de milliards pour réussir à financer la transition écologique, la transition climatique. Evidemment faire contribuer les patrimoines les plus hauts est une évidence aujourd’hui.
 
Quel montant voulez-vous prélever ?
C'est la taxe Jean Pisani-Ferry qui a été présentée il y a peu au Parlement. L'idée, c'est de la mettre au niveau européen pour qu'on puisse avoir une vraie bataille européenne sur cette question de transition climatique. C'est un prélèvement de 5 % sur les patrimoines les plus hauts et pendant une trentaine d'années, pour permettre de bifurquer réellement avec une vraie programmation sur la transition écologique. 

"On a aussi proposé un impôt mondial sur le patrimoine des plus riches pour lancer cette réflexion qui est aujourd'hui préconisée par un certain nombre de plateformes et d'ONG comme Oxfam. Le développement des pays du Sud notamment, ne se fera qu'à condition qu'on les aide."

Nicolas Sansu

député communiste du Cher


Un prélèvement de 5 % sur 30 ans, ça rapporterait combien ?
C'est chiffré à 150 milliards. Ça permet déjà de faire un certain nombre de choses. Sur le fret ferroviaire, on a des enjeux absolument considérables. On annonce vouloir le doublement du trafic, mais aujourd'hui on ne fait rien. Donc tant qu'on ne fait rien, la route sera toujours gagnante. On ne peut plus se le permettre.
 
Un prélèvement européen, c’est plus acceptable pour le gouvernement ?
C'est une façon d'essayer de botter en touche parce qu’on ne mettra jamais tout le monde d'accord sur cet impôt nouveau pour les plus riches. Mais de toute façon, ce débat va avoir lieu, y compris au moment du projet de loi de finances pour 2024 qui commence en commission dans dix jours. Pour ma part, j'avais plaidé pour une contribution déjà au niveau français. Avec Jean-Paul Mattei, on s'est mis d'accord pour que ce soit au niveau européen, pour qu’il y ait ce débat. Le question, c’est comment on gagne la bataille culturelle sur ce sujet. On est en train de la gagner, tout simplement parce que les patrimoines ont explosé et ce n'est plus tenable. C'est même une question de consentement à l'impôt. 

"Quand on dit aux gens que vous avez le prix de l'essence à 2 euros, mais les plus riches s'en mettent plein les fouilles, ça ne peut pas marcher. Si on veut que nos concitoyens acceptent de payer l'impôt parce qu'ils voient des services, parce qu'ils voient des changements, parce qu'ils voient qu'on s'occupe d'eux, de l'urgence climatique, de l'urgence sociale, ils le feront."

Nicolas Sansu

sur franceinfo

Sinon, on ira vers des mouvements que l'on a connus il y a peu et qui reviendront. Ce qui est normal parce qu'en France, les révolutions viennent toujours d'un problème de consentement à l'impôt. On a un article 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui est très clair. Chacun doit contribuer selon ses facultés respectives et aujourd'hui ce n'est pas le cas.

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