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Vidéo "Cash Investigation" : l'étrange rendez-vous entre un industriel italien et un spécialiste du traitement de l'eau

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"Cash Investigation" : l'étrange rendez-vous entre un industriel italien et un spécialiste du traitement de l'eau
"Cash Investigation" : l'étrange rendez-vous entre un industriel italien et un spécialiste du traitement de l'eau "Cash Investigation" : l'étrange rendez-vous entre un industriel italien et un spécialiste du traitement de l'eau
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Marco Schiavio, un industriel italien, se dit victime d’un système présumé d’ententes sur le marché du traitement de l’eau. Sur un enregistrement que le magazine "Cash Investigation" s’est procuré, on entend des représentants de Veolia et de l’une de ses filiales lui faire une offre… Extrait de "L’eau : scandale dans nos tuyaux", une enquête de Marie Maurice diffusée le 13 mars 2018 sur France 2.

Marie Maurice, la journaliste de "Cash Investigation" a reçu un enregistrement audio exclusif, accompagné d'une plainte contre X déposée par un industriel italien. Elle vise notamment OTV, une filiale de Veolia qui travaille pour le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap), qui est la machine à laver les eaux usées de 9 millions de Franciliens. Le plaignant, Marco Schiavio, dirige Passavant Impianti, une entreprise milanaise spécialisée depuis cinquante ans dans le traitement de l’eau. L’entrepreneur se dit victime d’un système présumé d’ententes et évoque d’étranges rendez-vous d’affaires et des tentatives de corruption. "Cash" a décidé de raconter cette plainte comme une pièce de théâtre.

En mars 2015, l’étrange rendez-vous a lieu dans un bel hôtel parisien. Il y a un accessoire : un stylo doté d’un micro pour enregistrer toute la conversation. A écouter, un enregistrement inédit avec les vrais voix et noms, envoyé au magazine présenté par Elise Lucet, qui a choisi d’en diffuser des extraits originaux. Côté Veolia, Patrick Barbalat, directeur général adjoint d’OTV, et, face à lui, Marco Schiavio et deux associés. A la table s’assoie aussi un autre ponte d’OTV. D’après cet enregistrement, Veolia a deux problèmes : le recours au tribunal de Passavant Impianti sur l’attribution d’un marché de Clichy, et un autre marché sur lequel les sociétés Passavant Impianti et OTV sont à nouveau en concurrence au Siaap.

"Nous avons fait l’objet d’un chantage"

La négociation s’engage entre les hommes autour de la table. A en croire l’enregistrement, les objectifs de Veolia sont, d’une part, que les Italiens plient sur le recours et, d’autre part, qu’ils abandonnent le futur marché de la tranche E pour la décantation de la station d’épuration Seine Aval. En contrepartie, les Français auraient un plan soigneusement réfléchi. D’après ce qui est dit, le dirigeant d’OTV propose à Marco Schiavio d’engager sa société sur des travaux à l’étranger. Avec, à la clé, un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros…

Interrogés par "Cash", les deux directeurs d’OTV ont répondu avec exactement les mêmes mots : "Lors de ce rendez-vous, nous avons fait l’objet d’un chantage : monsieur Schiavio nous a proposé de ne pas déposer de recours sur le projet de Clichy et d’offre compétitive pour la décantation de Seine Aval, en échange d’une somme d’argent. Face à ce chantage, nous avons joué la comédie et répondu poliment en lui laissant espérer un arrangement de ce type pour démasquer ce maître-chanteur." 

Extrait de "L’eau : scandale dans nos tuyaux", une enquête de Marie Maurice diffusée le 13 mars 2018 sur France 2.

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