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Vidéo "J'espère ne pas devenir fou" : on a rencontré Matthieu Tordeur, le Français qui va affronter l'Antarctique en solitaire

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Temps de lecture : 3min - vidéo : 2min
Pole Sud exploration
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Article rédigé par Guillemette Jeannot
France Télévisions

Matthieu Tordeur va tenter de devenir le premier Français et le plus jeune explorateur à atteindre le point le plus au sud de la surface de la Terre depuis la côte du continent Antarctique, seul, sans assistance et en autonomie totale. Il a prévu de partir le 18 novembre. 

"Je n'ai qu'une seule envie, c'est de voir ça de mes propres yeux." Matthieu Tordeur a beau paraître impatient d'affronter les éléments, il prépare son aventure très sérieusement. A 26 ans, cet explorateur français tentera à partir du 18 novembre de relier le point le plus au sud de la surface de la Terre en partant de la côte du continent Antarctique, en solitaire, sans assistance et en autonomie totale. Il se donne une cinquantaine de jours pour effectuer les 1 150 kilomètres dans le désert de glace le plus hostile de la planète. Vingt et un explorateurs ont déjà effectué cette route, mais il sera le premier Français et le plus jeune, s'il y parvient.  

A 26 ans, Matthieu Tordeur veut devenir le premier Français à skier de la côte du continent Antarctique (Hercules Inlet) jusqu’au le point le plus au sud de la surface de la Terre, soit 1 150 km en solitaire, sans assistance (pas de voile de traction) et en autonomie totale (pas de ravitaillement). (FRANCEINFO)

Son désir de parcourir le monde lui vient de ses lectures de Tintin. Enfant, il était aussi fasciné par les déserts, qu'ils soient chauds ou froids, et l'Antarctique en particulier. Matthieu Tordeur a déjà grimpé, roulé, nagé, navigué et voyagé dans plus de 90 pays. Mais il avoue que cette aventure au pôle Sud est loin d'être comme les autres. 

C'est l'expédition la plus ambitieuse, la plus longue et la plus difficile à mettre sur pied que j'ai jamais tentée.

Matthieu Tordeur

à franceinfo

Ce jeune explorateur a prévu de skier huit à douze heures par jour, en tirant un traîneau de 100 kg par -30°C de moyenne. Pour cela, il s'est entraîné en zone polaire, au Groenland et dans le Svalbard en Norvège. Des exercices pratiques qui lui ont permis d'apprendre à manipuler son matériel dans le froid avec des grosses mitaines. "Je ne suis pas né dans un environnement polaire", sourit-il. Car le plus jeune membre de la Société des explorateurs français a bien conscience des dangers qui le guettent pendant ces cinquante jours.

Le vent est un ennemi puisqu’il peut emporter tout le matériel sur son passage. Si je laisse ma tente s’envoler, il n’y aura rien pour la retenir. Ni arbre ni rocher.

Matthieu Tordeur

à franceinfo

Il y a aussi les crevasses qu'il faudra à tout prix éviter. "Quand on tombe dans un trou, il n’y a personne pour vous retenir", rappelle l'aventurier.

Le pôle Sud représente un défi physique, mais aussi mental. Car Matthieu Tordeur ne connaît pas la solitude. Et pour éviter de trop gamberger, l'aventurier mise sur  la routine. "Je me lèverai tous les matins à 6 heures, je ferai fondre ma neige. Ensuite, je m’habillerai, je m'alimenterai, je démonterai ma tente, je mettrai mes skis et je partirai pour une nouvelle journée." La musique et les podcasts font également partie du voyage. 

Là-bas, en Antarctique c’est un environnement qui est extrêmement stérile, extrêmement monotone, il y a très peu de repères. Il n’y a pas d’animaux, je ne verrai personne. La musique et les podcasts, ce sont des choses qui vont me stimuler, qui vont m’aider à me sentir moins seul.

Matthieu Tordeur

à franceinfo

Dans sa playlist, Matthieu Tordeur a glissé entre autres les podcasts "Sur les épaules de Darwin", "Rendez-vous avec X" ou "A l'aventure". Côté musique, c'est indie, alternative, electro et rock : Beach House, Jungle, Isaac Delusion, The National ou encore The xx. Et ces amis lui ont aussi concocté quelques petites surprises qu'il découvrira sur place.

S'il sera livré à lui-même durant cette aventure – "J'espère ne pas devenir fou", confie-t-il –, il embarquera toute une communauté avec lui. "Je serai seul sur le continent, mais tous les jours, j’enverrai des posts sur Instagram et Facebook. Et on pourra suivre ma progression en direct." A son retour, une série de conférences sur l’expédition sont prévues. "On y parlera de l’aspect sportif, mais surtout, on va parler de géopolitique, d’environnement et de réchauffement climatique", détaille-t-il avant de partir boucler ses valises.

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