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Attentats en Catalogne : "Nous sommes des musulmans, pas des terroristes" crie la communauté stigmatisée

Alors que l'enquête se poursuit, quatre jours après les attentats en Catalogne, le contexte fait craindre une montée des amalgames entre religion musulmane et terrorisme à Barcelone.

Article rédigé par franceinfo, Camille Magnard - Edité par Clément Guerre
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Manifestation à Barcelone car depuis les attentats, au moins une mosquée et le consulat marocain de Tarragone ont été la cible d'inscriptions anti-islam. (LLUIS GENE / AFP)

Après les attentats à Barcelone et à Cambrils qui ont fait 14 morts, l'enquête se poursuit sur le parcours des 12 jeunes terroristes de Ripoll. Dans le même temps, la presse multiplie les révélations sur la mosquée et l'imam Abdelbaki Es Satty qui serait au cœur de la radicalisation des terroristes.

Dans ce contexte, comme a pu le constater franceinfo, certains musulmans espagnols se sont rassemblés sur les Ramblas samedi 19 août 2017, pour exprimer leur crainte d'une montée des amalgames entre religion musulmane et terrorisme.

Musulmans, pas terroristes

Quatre jours après l'attentat de Barcelone, des centaines d'Espagnols se sont rassemblés avec le besoin de crier haut et fort : "Nous sommes des musulmans, pas des terroristes". Depuis jeudi 17 août, certains regards ont changé, certaines remarques blessent, explique Mohamed. "Mes amis et mes voisins m'ont appelé en me disant 'mais qu'est-ce que vous avez fait ?' ça m'a fait mal", raconte-t-il.

De tout temps, l'Espagne et la Catalogne ont cultivé une image de pays ouverts, où la communauté mususlmane est bien intégrée. Mais, pour Rachid, face aux attentats les réflexes de stigmatisations réapparaissent, pour lui il fallait donc descendre dans la rue. "L'islamophobie existe et elle a toujours existé et existera toujours, on ne changera rien à ça", raconte cet habitant. Il poursuit : "Je ne pense pas pour autant que tous les Espagnols soient racistes, mais je sais qu'il y en a parmi eux et il y en a déjà trop". 

Des tags anti-islam

Depuis les attentats, au moins une mosquée et le consulat marocain de Tarragone ont été la cible d'inscriptions anti-islam. Pour Raul Romeva, ministre des Affaires étrangères de Catalogne, il y a un risque de voir augmenter ces actes. Il salue donc la réaction de la communauté musulmane après les attentats : "Ce qui est très important c'est que depuis le début, la communauté musulmane condamne ces actes".

Raul Romeva indique qu'il existe bien un problème de radicalisation "mais en aucun cas un problème de religion ou de communauté". Pour le moment, l'unité catalane semble se maintenir et le principe qui consiste à individualiser le problème terroriste pour éviter les généralisations tient toujours à Barcelone.

"Nous sommes des musulmans, pas des terroristes" scandent les manifestants à Barcelone : reportage de Camille Magnard

 

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