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Attentats en Catalogne : quatre intox qui ont circulé après les attaques

Plusieurs informations communiquées après les attaques se sont avérées erronées. Franceinfo démêle le vrai du faux.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Donald Trump lors d'une conférence de presse donnée dans son club de golf du New Jersey (Etats-Unis), le 10 août 2017. (NICHOLAS KAMM / AFP)

C'est devenu systématique. Chaque attentat déclenche un flot de rumeurs et autres fausses informations, qui se répandent rapidement sur la Toile. Les attaques survenues en Catalogne jeudi 17 août n'ont pas fait exception à la règle. Franceinfo revient sur quatre de ces intox.

>> Enquête, réactions : retrouvez dans notre direct les dernières informations sur les attentats en Catalogne

1Un homme retranché dans un bar après l'attaque de Barcelone

Ce qui a circulé. Aussitôt après l'attentat à la camionnette sur La Rambla, qui a eu lieu vers 17 heures, des sources policières ont annoncé qu'une personne était retranchée dans un bar. L'information a été largement relayée, y compris par franceinfo.

Pourquoi c'est faux. La police a formellement démenti, en début de soirée, ce qu'elle avait affirmé auparavant. "Personne n'est retranché dans un bar du centre de Barcelone. Nous avons arrêté un homme arrêté et nous traitons l'attaque comme une attaque terroriste", ont écrit les Mossos d'Esquadra, la police régionale catalane.

2Un certain Sam Hyde identifié comme l'un des assaillants

Ce qui circule. L'information a été partagée sur Twitter, notamment par un compte pro-Trump qui cumule quelque 35 000 abonnés.

Pourquoi c'est faux. Il s'agit d'un canular récurrent. A chaque fois, ou presque, qu'un attentat a lieu, un certain "Sam Hyde" est cité parmi les suspects, comme l'ont révélé les sites Mashable et BuzzFeed (en anglais) en juin, après l'attaque de Londres. Le nom de cet humoriste américain avait déjà circulé en 2016 après les attaques de Finsbury Park (à Londres) et Orlando (en Floride), et après la tuerie de San Bernardino en 2015.

3Des attaques à Vilassar, à l'Arc de Triomf et à Reus

Ce qui circule. Une rumeur affirmant qu'une bombe avait explosé au niveau de l'Arc de Triomf barcelonais a circulé jeudi soir. Une autre évoquait une menace à Vilassar de Mar, une station balnéaire située à 10 km au nord de Barcelone. "Il y a vraiment une bombe à l'Arc de Triomf ?", s'est interrogée une internaute.

Pourquoi c'est faux. Des services des secours catalans ont démenti ces rumeurs sur Twitter dans la nuit de jeudi à vendredi. "Nous n’avons aucun incident à Reus lié à des actions terroristes. Nous appelons une fois de plus à ne pas diffuser de fausses rumeurs", ont écrit les Mossos.

4Les balles trempées dans du sang de porc pour lutter contre les terroristes

Ce qui circule. "Étudiez ce que le général Pershing des Etats-Unis faisait aux terroristes capturés. Il n'y a plus eu de terrorisme islamique radical pendant trente-cinq ans !", a écrit Donald Trump sur Twitter, jeudi.

Il s'agit d'une anecdote concernant "l'exécution de rebelles musulmans aux Philippines au début du XXe siècle", relate Slate. Le président fait allusion à des actes prêtés au général John Pershing, en 1908, alors gouverneur de Moro, une province musulmane des Philippines en proie à une insurrection.

Le locataire de la Maison Blanche avait déjà évoqué cet épisode en février 2016, lors d'un meeting de campagne en Caroline du Sud : "Le général Pershing a pris cinquante balles, les a trempées dans du sang de cochon. Il a demandé à ses hommes de charger leurs fusils. Il a aligné cinquante personnes et ils en ont tué quarante-neuf. A la cinquantième, ils ont dit : 'Va dire à ton peuple ce qui s'est passé'. Et pendant vingt-cinq ans, il n'y a eu aucun problème. Ok ? Vingt-cinq ans, pas un problème."

Pourquoi c'est faux. Deux sites spécialisés dans le fact checking, Snopes et Politifact (en anglais), dénoncent une légende urbaine. Le général Pershing écrit dans ses mémoires que le colonel Frank West avait vu des rebelles musulmans "enterrés dans la même tombe qu'un cochon mort". Mais Politifact cite au moins quatre historiens spécialistes de la période qui tous démentent l'authenticité de l'anecdote. "Il n'y aucune preuve que Pershing ait fait cela, et certainement pas avec les balles trempées dans le sang", résume Slate.

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