Attentats en Catalogne : quatre intox qui ont circulé après les attaques
Plusieurs informations communiquées après les attaques se sont avérées erronées. Franceinfo démêle le vrai du faux.
C'est devenu systématique. Chaque attentat déclenche un flot de rumeurs et autres fausses informations, qui se répandent rapidement sur la Toile. Les attaques survenues en Catalogne jeudi 17 août n'ont pas fait exception à la règle. Franceinfo revient sur quatre de ces intox.
1Un homme retranché dans un bar après l'attaque de Barcelone
Ce qui a circulé. Aussitôt après l'attentat à la camionnette sur La Rambla, qui a eu lieu vers 17 heures, des sources policières ont annoncé qu'une personne était retranchée dans un bar. L'information a été largement relayée, y compris par franceinfo.
Pourquoi c'est faux. La police a formellement démenti, en début de soirée, ce qu'elle avait affirmé auparavant. "Personne n'est retranché dans un bar du centre de Barcelone. Nous avons arrêté un homme arrêté et nous traitons l'attaque comme une attaque terroriste", ont écrit les Mossos d'Esquadra, la police régionale catalane.
No hay nadie atrincherado en ningún bar del centro de #Barcelona. Hay un hombre detenido y lo tratamos como atentado terorista
— Mossos (@mossos) 17 août 2017
2Un certain Sam Hyde identifié comme l'un des assaillants
Ce qui circule. L'information a été partagée sur Twitter, notamment par un compte pro-Trump qui cumule quelque 35 000 abonnés.
Second Barcelona attacker has been identified by @CNN pic.twitter.com/oXkLF41iGQ
— /r/The_Donald (@thedonaldreddit) 17 août 2017
Pourquoi c'est faux. Il s'agit d'un canular récurrent. A chaque fois, ou presque, qu'un attentat a lieu, un certain "Sam Hyde" est cité parmi les suspects, comme l'ont révélé les sites Mashable et BuzzFeed (en anglais) en juin, après l'attaque de Londres. Le nom de cet humoriste américain avait déjà circulé en 2016 après les attaques de Finsbury Park (à Londres) et Orlando (en Floride), et après la tuerie de San Bernardino en 2015.
This ID was found on the Finsbury Park attack suspect pic.twitter.com/pfVXX33rck
— Alex Witoslawski (@alexwitoslawski) 19 juin 2017
BREAKING: Orlando Night Club shooter has been identified as Caucasian Man, "Sam Hyde," from Rhode Island. pic.twitter.com/OIAkPljRqx
— Your Friend Duterte (@NumberSixxx1) 12 juin 2016
3Des attaques à Vilassar, à l'Arc de Triomf et à Reus
Ce qui circule. Une rumeur affirmant qu'une bombe avait explosé au niveau de l'Arc de Triomf barcelonais a circulé jeudi soir. Une autre évoquait une menace à Vilassar de Mar, une station balnéaire située à 10 km au nord de Barcelone. "Il y a vraiment une bombe à l'Arc de Triomf ?", s'est interrogée une internaute.
De verdad una bomba en arc de triomf? O esque ya estáis en modo vamos a crear más miedo del que hay, pregunto
— Carla del Real (@carladelreal) 18 août 2017
Pourquoi c'est faux. Des services des secours catalans ont démenti ces rumeurs sur Twitter dans la nuit de jeudi à vendredi. "Nous n’avons aucun incident à Reus lié à des actions terroristes. Nous appelons une fois de plus à ne pas diffuser de fausses rumeurs", ont écrit les Mossos.
Esta información es #FALSA - NO hay ninguna bomba NI explosión en #ArcdeTriomf. No le hagamos el juego a los malos - Por favor, #StopBulos pic.twitter.com/yfugG6bNFo
— VOSTspain (@vostSPAIN) 18 août 2017
Si hi ha nous incidents INFORMAREM
— EmergènciesCatalunya (@emergenciescat) 18 août 2017
NO hi ha atemptats a Vilassar, Arc de Triomf...són rumors! CONTRASTA LA INFO A @emergenciescat i @mossos
NO tenemos ningún incidente abierto en Reus relacionado con acción terrorista. Pedimos una vez más que NO se difundan falsos rumores
— Mossos (@mossos) 18 août 2017
4Les balles trempées dans du sang de porc pour lutter contre les terroristes
Ce qui circule. "Étudiez ce que le général Pershing des Etats-Unis faisait aux terroristes capturés. Il n'y a plus eu de terrorisme islamique radical pendant trente-cinq ans !", a écrit Donald Trump sur Twitter, jeudi.
Study what General Pershing of the United States did to terrorists when caught. There was no more Radical Islamic Terror for 35 years!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 17 août 2017
Il s'agit d'une anecdote concernant "l'exécution de rebelles musulmans aux Philippines au début du XXe siècle", relate Slate. Le président fait allusion à des actes prêtés au général John Pershing, en 1908, alors gouverneur de Moro, une province musulmane des Philippines en proie à une insurrection.
Le locataire de la Maison Blanche avait déjà évoqué cet épisode en février 2016, lors d'un meeting de campagne en Caroline du Sud : "Le général Pershing a pris cinquante balles, les a trempées dans du sang de cochon. Il a demandé à ses hommes de charger leurs fusils. Il a aligné cinquante personnes et ils en ont tué quarante-neuf. A la cinquantième, ils ont dit : 'Va dire à ton peuple ce qui s'est passé'. Et pendant vingt-cinq ans, il n'y a eu aucun problème. Ok ? Vingt-cinq ans, pas un problème."
Pourquoi c'est faux. Deux sites spécialisés dans le fact checking, Snopes et Politifact (en anglais), dénoncent une légende urbaine. Le général Pershing écrit dans ses mémoires que le colonel Frank West avait vu des rebelles musulmans "enterrés dans la même tombe qu'un cochon mort". Mais Politifact cite au moins quatre historiens spécialistes de la période qui tous démentent l'authenticité de l'anecdote. "Il n'y aucune preuve que Pershing ait fait cela, et certainement pas avec les balles trempées dans le sang", résume Slate.
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