Espagne : l'extrême droite soutiendra la droite sans aucune condition, en vue de l'investiture au poste de Premier ministre
L'extrême droite espagnole soutiendra une éventuelle investiture du chef des conservateurs au poste de Premier ministre sans poser de conditions, a annoncé la formation Vox, dimanche 6 août. Jusqu'ici, elle réclamait, en contrepartie, d'entrer au gouvernement, mais cette condition a disparu des dernières déclarations de son leader, Santiago Abascal.
Le chef du PP, Alberto Nunez Feijoo, arrivé en tête des élections législatives anticipées du 23 juillet, a immédiatement salué "cette avancée" qui "reconnaît la victoire" de son parti. "La proposition que je fais est celle d'un gouvernement du PP en solitaire", a-t-il ajouté lors d'un déplacement en Galice, sa région natale. Deux semaines après les législatives, ce scénario reste toutefois peu probable. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sanchez est arrivé en deuxième position du scrutin avec 121 sièges, derrière les 137 du PP. Mais en raison du jeu des alliances, l'actuel Premier ministre a davantage de chances que son rival – qui ne peut a priori compter que sur Vox –, de réunir les soutiens nécessaires pour être investi chef du gouvernement par les députés.
Vox qualifie les indépendantistes catalans de "menace"
Le sort de Pedro Sanchez dépend toutefois d'un vote favorable des indépendantistes catalans de Junts per Catalunya, que Vox considère comme "les ennemis de l'Espagne" depuis leur tentative de sécession en 2017. Le chef de la formation d'extrême droite a ainsi qualifié de "grave menace à l'ordre constitutionnel" la possibilité que Pedro Sanchez soit investi avec le soutien des indépendantistes basques et catalans. Il redoute également que les socialistes leur "concèdent" un référendum d'autodétermination en échange de leur vote. Dans un communiqué, Santiago Abascal annonce donc que ses 33 députés "soutiendront une majorité constitutionnelle" au Parlement "permettant de former un gouvernement pour éviter cette menace", sous-entendant ainsi qu'ils soutiendront le PP.
Plusieurs petits partis avaient exclu de soutenir une coalition à laquelle Vox participerait. Il apparaît peu probable qu'un nombre suffisant change d'avis, même après le renoncement de l'extrême droite à ses prétentions gouvernementales. Et, sauf énorme surprise, un retournement de veste de députés socialistes est à exclure. Un responsable du PSOE, Patxi Lopez, a déclaré qu'Alberto Nunez Feijoo et le PP étaient prêt à tout "peu importe le prix" pour "accéder au pouvoir". Vox est déjà entré dans quatre régions et plusieurs municipalités grâce à des coalitions avec les conservateurs.
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