Espagne : les socialistes et l'extrême gauche trouvent un accord pour un "gouvernement progressiste"
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et la formation de gauche radicale Sumar ont annoncé avoir trouvé un accord pour la formation d'un "gouvernement progressiste", mardi 24 octobre. Le chef de file socialiste, Pedro Sanchez, et la leader de Sumar, Yolanda Diaz, actuelle ministre du Travail, "ont finalisé les détails d'un pacte" de gouvernement "issu des négociations engagées depuis la fin du mois de juillet", ont précisé les deux formations politiques dans un communiqué.
L'accord signé entre le PSOE et Sumar servira de cadre "programmatique" à la prochaine "législature", précisent les deux partis, qui prévoient de le ratifier officiellement dans la journée, en présence des deux responsables politiques. Il comprend notamment "des avancées" dans le domaine du travail, "comme la réduction du temps de travail sans perte de salaire" et "la mise en œuvre immédiate d'un plan choc" contre "le chômage des jeunes", et "la révision à la hausse des objectifs" climatiques de l'Espagne, ajoutent-ils.
Sanchez doit obtenir l'appui des indépendantistes
Pedro Sanchez est arrivé deuxième lors des législatives du 23 juillet derrière le Parti Populaire (PP, droite) d'Alberto Núñez Feijóo. Mais ce dernier, privé de majorité absolue, n'a pas réussi à former une coalition, ouvrant la voie à un nouveau gouvernement de gauche. L'accord entre le PSOE et Sumar représente une étape importante pour la reconduction à son poste de Pedro Sanchez, qui gouverne en coalition avec l'extrême gauche depuis 2020.
Mais pour cela, Pedro Sanchez doit encore obtenir l'appui des indépendantistes basques, notamment de Bildu, formation considérée comme l'héritière de la vitrine politique de l'organisation armée ETA (aujourd'hui dissoute), qui a déjà fait savoir qu'elle voterait pour lui afin de faire barrage à la droite. Il a également besoin du soutien des séparatistes catalans, et notamment de Junts per Catalunya (JxCat), formation à l'origine d'une tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017, dont le leader Carles Puigdemont a fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole.
Ces derniers, qui disposent de sept députés, ont fait monter les enchères ces dernières semaines aux côtés de l'autre formation indépendantiste catalane, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), en réclamant notamment une amnistie pour les responsables de la tentative de sécession de 2017. Cette demande est dénoncée par la droite et l'extrême droite, et critiquée au sein-même du parti socialiste.
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