Crise politique en Espagne : Pedro Sanchez, Premier ministre sortant, finalement bien parti pour rester au pouvoir
Le leader du Parti populaire, Alberto Féijoo, a échoué, mercredi 27 septembre, à rassembler une majorité pour devenir Premier ministre. Il tentera à nouveau d'y arriver vendredi mais ces chances de succès sont maigres car il ne dispose pas de majorité.
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C'est tout le paradoxe, Alberto Féijoo détient le groupe le plus fort dans le Parlement espagnol mais il n'a pas de quoi obtenir une majorité même lorsqu'il ajoute les voix de l'extrême droite, c'est à dire celle du parti Vox. Du coup sauf énorme surprise, il devrait laisser sa place au Premier ministre sortant, Pedro Sanchez. Le dirigeant socialiste devrait être chargé par le roi de prendre les commandes afin d'obtenir une majorité. Il aura deux mois pour y arriver. En cas d'échec, les espagnols seraient alors appelés à nouveau à voter.
Pour garder le pouvoir, Pedro Sanchez peut compter sur les voix des députés de son camp, il peut compter sur les voix de Sumar, c'est la gauche plus radicale et surtout il devrait pouvoir compter sur les voix des indépendantistes et notamment celles des catalans, avec le retour d'un personnage dont le nom n'est pas inconnu : Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, honni par la droite et réfugié depuis en Belgique. Il a, avec les sept députés de son parti, fait monter les enchères pour voter en faveur du socialiste. Obtenant une mesure symbolique, celle d'une amnistie pour les séparatistes catalans poursuivis par la justice espagnole.
Fin tacticien
Malgré tout Pedro Sanchez n'est pas piégé par les indépendantistes parce qu'il sait aussi que les indépendantistes ne veulent pas d'une droite dure au pouvoir, un droite qui les déteste. C'est donc un jeu de dupe qui s'opère. Pedro Sanchez a pris tout le monde de court en anticipant les élections législatives en juillet alors qu'elles étaient prévues à la fin de l'année, et il a gagné son pari.
Il s'est encore illustré dans l'affaire du baiser volé qui a couté son poste au sélectionneur espagnol de l'équipe féminine, Luis Rubiales. Dès le début de l'affaire, il a pris fait et cause pour la footballeuse et championne. Il sait manœuvrer et arriver à ses fins, en l'occurrence garder le pouvoir, le tout avec le sourire. Il fait d'ailleurs penser à l'ancien Premier ministre espagnol Felipé Gonzalez qui avait dirigé l’Espagne entre 1982 et 1996.
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