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Espagne: y aura-t-il des élections à Noël ?
Après huit mois de crise et deux élections législatives, l’Espagne en est toujours au même point. Un gouvernement de transition expédie les affaires courantes. Cette semaine, Mariano Rajoy va tenter une nouvelle fois d’obtenir la confiance des députés. Mission quasi impossible, il lui manque six voix pour obtenir la majorité.
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Le Parti populaire (PP) a eu beau faire alliance avec Cuidadanos, le compte n’y est toujours pas. L’alliance n’obtient pas la majorité. Et même au second tour, vendredi 2 septembre, Mariano Rajoy ne sera pas investi, même à la majorité relative. Sauf si le Parti socialiste (PSOE) et Podemos s’abstiennent.
Or Pedro Sanchez, le chef de file des socialistes, a donné le coup de grâce en annonçant le 29 août que le PSOE ne voterait pas la confiance. «C’est la responsabilité de M.Rajoy d’atteindre les 176 votes, uniquement celle de M.Rajoy, pas des socialistes», a-t-il déclaré à la presse.
Noël aux urnes ?
L’échec prévisible de Mariano Rajoy à obtenir une majorité à l’Assemblée annonce une nouvelle période de négociations entre les partis politiques. Il s’agira de former une coalition.
Si d’ici la fin octobre aucun gouvernement n’a pu être formé, la chambre sera dissoute et des élections convoquées le... 25 décembre!
La date choisie par Rajoy fait bondir les socialistes. Ils accusent le chef du PP de «vouloir faire chanter les Espagnols». Ils préparent une proposition de loi, soutenue par Podemos et Ciudadanos, pour raccourcir la campagne électorale et ramener la date du vote au 18 décembre.
Mariano Rajoy fait aussi jouer la corde patriotique, estimant que la crise pourrait impacter l’économie du pays. «Si nous continuons à retarder la formation d’un gouvernement, l’économie pourrait en souffrir». Voilà en effet plus de huit mois que Mariano Rajoy gère le quotidien, sans pouvoir présenter un budget, ni même remplacer deux ministres qui ont démissionné.
De son côté, Podemos renvoie la balle dans le camp des socialistes. Iñigo Errejon, l’idéologue numéro deux de la formation, pense «qu’il y a une alternative à de nouvelles élections». En fait, Podemos propose au PSOE un gouvernement d’union avec le soutien de parlementaires extérieurs aux deux formations.
Lassitude de la rue
Mais l’opinion publique commence à se lasser, à droite comme à gauche. «C'est une plaisanterie, du cirque. Maintenant, il faut que les politiciens arrêtent ça et se mettent d'accord quoi qu'il arrive!», commente une vendeuse à l’AFP. L’Espagne n’a connu que le bipartisme depuis le retour de la démocratie.
L’arrivée de deux nouveaux protagonistes a eu une conséquence inattendue : le blocage parlementaire. Et la lassitude risque de se traduire dans les urnes par une baisse de la participation.
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