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Gare à sa morsure : en Espagne, la mouche noire prolifère

Après le moustique tigre, la mouche noire… L’insecte sévit actuellement en Espagne. Il ne propage pas de maladies mais sa morsure est douloureuse. Les professionnels du secteur ont donné l’alerte et les administrations commencent à intervenir pour réduire les risques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
La mouche noire ou mouche simulie est un insecte hématophage qui prolifère un Espagne depuis quelques années (illustration). (UNIVERSALIMAGESGROUP / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL / VIA GETTY)

Connue sous le nom de mouche noire, la mouche simulie, pullule chaque été en Espagne. Comme un moustique, elle s’intéresse à votre sang. Elle ne pique pas, mais elle mord. Et si en Europe, elle ne transmet pas de maladie, sa morsure provoque d’intenses douleurs qui peuvent durer plusieurs jours. 

L’Association nationale des sociétés de santé environnementale (Anecpla) adresse donc une mise en garde et pointe du doigt le réchauffement climatique, responsables de sa prolifération, selon les scientifiques. "D’abord le changement climatique fait que le printemps commence plus tôt et que l’automne finit plus tard. Cela permet à la mouche noire de se reproduire pendant une période plus longue, parce qu’elle a besoin de températures élevées pour se développer, explique Jorge Galván, directeur de l’association. En cause également, selon lui, la propreté des cours d’eau, "qui favorise le développement de la végétation dont cette mouche a besoin pour son cycle biologique. Elles s’accrochent à la végétation et filtrent l’eau à leurs larves pour qu’elles puissent se développer".

Une inflammation sanguinolente et très douloureuse

C’est la femelle qui est hématophage car elle a besoin de sang pour ses œufs, les protéines favorisant leur croissance. Pour ne pas être dérangée pendant son prélèvement, elle injecte un anesthésiant qui fait que sa victime ne prend conscience de la morsure qu’après cinq bonnes minutes et laisse en souvenir une bosse sanguinolente de plusieurs centimètres, réaction allergique à sa salive qui peut perdurer jusqu'à un mois.

Alors, en cas de morsure, ne vous grattez pas ! Cela pourrait aggraver la plaie en l’infectant. L’Anecpla conseille de mettre de la glace sur l’inflammation et d’appliquer une pommade à base de corticoïdes, puis d'aller consulter un médecin. Mais le mieux, c’est d’essayer d’éviter la morsure. La mouche noire mord en journée et, comme elle est toute petite (pas plus de 5 mm), elle se glisse sous les vêtements. L’Anecpla conseille d’éviter de se balader près des cours d’eau, surtout en fin d’après-midi, de porter des vêtements légers sans couleurs vives pour éviter d’attirer l’attention d'un essaim et d’utiliser des répulsifs, notamment ceux contenant de la citronnelle.

Par ailleurs, l’Anecpla invite les régions à suivre l'exemple de Madrid qui a réduit de 87% le nombre de larves en 2020 en traitant la rivière Manzanares. Les entreprises spécialisées conseillent aux municipalités de faire appel à leur service en amont, au début du printemps, quand on peut encore appliquer un traitement préventif biologique qui utilise une bactérie. Une solution plus écologique, moins chère et plus efficace que le traitement chimique à appliquer une fois les mouches arrivées à l’âge adulte.

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