Inondations en Espagne : un pompier français témoigne avoir "ressenti" le sentiment d'abandon des Espagnols

"Les moyens" de secours sur place "ne sont pas assez suffisants dans l'immédiat", déplore Gentil De Passos, chef de mission au Groupe de secours catastrophe français (GSCF), lundi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des habitants continuent de déblayer une rue inondée à Alfafar, dans la région de Valence (Espagne), le 4 novembre 2024. (JOSE JORDAN / AFP)

Le pompier Gentil De Passos, chef de mission au Groupe de secours catastrophe français (GSCF) pour l’Espagne, a affirmé lundi 4 novembre sur franceinfo avoir "ressenti" le sentiment d'abandon des Espagnols, au retour d'une mission de secours à Valence, où les récentes inondations ont fait au moins 217 morts.

"On était les premiers secours sur place", témoigne Gentil De Passos, qui se dit "surpris" que les Valenciens aient indiqué que les pompiers français étaient les premiers qu'ils voyaient. "Bien sûr qu'il y avait de la colère. Les gens sont fatigués, traumatisés, ils ont tout perdu", raconte le chef du GSCF. "On peut comprendre que les gens soient dans cette colère." 

Le pompier souligne qu'il s'agit d'une "catastrophe de très grande ampleur, très violente, aussi violent que ce qu'on peut voir sur les tsunamis en Asie ou autre". "Je pense que personne ne s'y attendait." Il explique que les secours "ont aussi des problèmes d'accès. Toutes les routes étaient bloquées par les voitures. Donc c'était aussi compliqué pour les secours de pouvoir accéder à toute la population assez rapidement." 

Le nombre de morts va "largement augmenter"

Gentil De Passos estime que le bilan provisoire du nombre de morts va "largement augmenter", notamment "dans les souterrains", car "les personnes ont voulu récupérer les voitures quand l'eau a commencé à monter. Mais c'est monté tellement rapidement qu'elles ont été prises au piège". "Il y a beaucoup de boue également, des mètres et des mètres de boue, poursuit-il, donc forcément le chiffre va augmenter, c'est une évidence." 

Le fait que des zones ne soient pas encore secourues, est "un peu incompréhensible", juge le pompier français. "Nous, quand on est repartis, il y avait énormément de secours qui s'affairaient de toute l'Espagne." Il a constaté qu'il y avait "encore des parkings inondés". Il déplore le "peu" de moyens déployés, alors "qu'il existe en France ou ailleurs, ou même au GSCF, des pompes qui débitent 360 mètres cubes." "Donc il y aurait possibilité d'aller un petit peu plus vite." Pour Gentil De Passos, "les moyens" de secours sur place "ne sont pas assez suffisants dans l'immédiat".

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