La Catalogne est "un État indépendant maintenant, qui ne répond plus aux injonctions de Madrid"
Brice Lafontaine, porte-parole du mouvement catalan en France Unitat Catalana, a déclaré, samedi sur franceinfo, que l'Espagne n'avait plus aucun droit d'intervention sur la Catalogne depuis la proclamation de son indépendance.
La Catalogne est "un État indépendant maintenant, et elle va agir comme tel, c’est-à-dire qu'elle ne répond plus aux injonctions de Madrid", a déclaré, samedi 28 octobre sur franceinfo, Brice Lafontaine, porte-parole d'Unitat Catalana, un mouvement catalan en France.
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Selon cet indépendantiste, "la monarchie espagnole n'a plus aucun droit sur un État qui est maintenant étranger". Brice Lafontaine s'oppose donc aux élections anticipées convoquées par Madrid le 21 décembre prochain. "C'est un peu comme si vous disiez que l'Espagne peut organiser des élections au Portugal", a-t-il ironisé.
franceinfo : Reconnaissez-vous la destitution de Carles Puigdemont ?
Brice Lafontaine : Non, pour une raison très simple : Carles Puigdemont est maintenant président de la République catalane. La monarchie espagnole n'a donc plus aucun droit sur un État qui est maintenant étranger. Toutes les déclarations d'indépendance ont été systématiquement jugées illégales dans un premier temps, sauf qu'au bout d'un moment, c'est reconnu par tout le monde. Personne ne mettrait en doute l'indépendance de la Croatie, de Malte, de la Finlande et de nombreux autres pays aujourd'hui.
Madrid a convoqué des élections en Catalogne pour le 21 décembre. Les indépendantistes ont-ils intérêt à y participer ?
Encore une fois, c'est un pouvoir étranger qui veut organiser des élections. La Catalogne est un État indépendant maintenant, et elle va agir comme tel, c’est-à-dire qu'elle ne répond plus aux injonctions de Madrid. C'est un peu comme si vous disiez que l'Espagne peut organiser des élections au Portugal ! Par ailleurs, il faut des fonctionnaires pour organiser des élections. Or, vous savez qu'il y a plus de 700 maires sur 900 qui ont été inculpés pour avoir laissé le référendum [du 1er octobre] se dérouler. Vous imaginez bien que ces 700 maires ne vont pas mettre à disposition des urnes et des locaux pour des élections imposées par un État étranger.
Le parquet général d'Espagne va poursuivre Carles Puigdemont pour "rébellion". Il risque jusqu'à 30 ans de prison. Seriez-vous prêt à l'accueillir ?
Oui, nous lui avons déjà proposé de l'accueillir au mois d'août dernier. Pas seulement lui, mais aussi le gouvernement, les parlementaires, tous ceux dont l'intégrité physique est menacée. Sur le moment, il m'a répondu : "non". Il m'a dit qu'il assumait parfaitement son rôle de président de la Catalogne et qu'il était hors de question pour lui de fuir, même s'il devait finir en prison.
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