: Reportage "Une tempête comme ça, ça n’était jamais arrivé" : après les inondations près de Valence, les habitants de Riba Roja sont coupés du monde
Dans la région de Valence, le pont qui enjambe le fleuve Turia et permet d’accéder au centre-ville de Riba Roja est sur le point de céder. La structure a été largement endommagée mardi 29 octobre au soir après la crue du fleuve, lors des inondations meurtrières qui ont fait des dizaines de morts dans le sud-est de l'Espagne. Le centre-ville est désormais inaccessible. Le niveau de l’eau a baissé depuis, mais les intempéries ont tout emporté sur leur passage. Il y a des arbres arrachés, de la boue partout et des engins qui tentent de déblayer les routes. Des centaines de personnes ont été prises au piège par la montée des eaux dans la zone industrielle de la ville.
"Deux des principaux cours d’eau en crue ont inondé la zone industrielle de Riba Roja. Beaucoup d’employés se sont retrouvés coincés dans leurs entreprises." explique Ester Gomez, la maire adjointe de cette ville d'environ 20 000 habitants. "On est en train de les secourir et on les transfère dans des collèges municipaux, pour qu’ils soient pris en charge et qu’ils puissent appeler leur famille, car ils n’avaient ni batterie ni réseau".
Un hélicoptère continue d’évacuer des habitants coincés dans cette zone industrielle. Des personnes restent portées disparues et les autorités semblent débordées. Des tensions montent avec les agents de la police présents, qui empêchent les habitants de passer. C'est le cas de Daniel, qui n’a pas de nouvelles de sa famille.
"J’essaye d’aller à Chiva, parce que j’ai toute ma famille là-bas. Ils sont sans électricité, sans eau, sans réseau de téléphone. Je veux y aller pour être sûr qu’ils sont sains et sauf."
Daniel, habitant de Riba Rojaà franceinfo
Il n'a pas de réseau et il est inquiet. "Ma grand-mère vit à côté de la rivière. J’espère qu’ils vont rétablir les communications", dit-il
Un peu plus loin, Lavinia, jeune mère de famille, raconte cette soirée d’angoisses avec ces pluies diluviennes et les rafales de vents. Son garage n’a pas survécu à la tempête. "Une tempête comme ça, ça n’était jamais arrivé. C’était tellement fort. Chez moi, dans ma maison, un pin s’est abattu sur notre garage. Et puis des poteaux électriques sont tombés, il y avait des câbles qui pendaient d’où sortaient des éclairs." Si les épisodes méditerranéens sont fréquents dans cette région en automne, personne ici n’avait le souvenir d’avoir vécu une telle catastrophe.
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