Cet article date de plus d'onze ans.

Le FBI et la NSA "peuvent obtenir tout ce qu'ils veulent", selon Edward Snowden

L'ex-employé de l'Agence de sécurité américaine, à l'origine des fuites sur les programmes de surveillance des communications américains, a participé à une discussion en ligne avec les internautes du "Guardian". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des manifestants hongkongais affichent leur soutien à Edward Snowden, le 13 juin 2013, à Hong Kong (Chine). (BOBBY YIP / REUTERS)

Il dit ne pas en avoir fini avec les révélations. Edward Snowden, l'origine des fuites sur les systèmes de surveillance des communications déployés par les Etats-Unis, a participé lundi 17 juin à une discussion en ligne avec les internautes du Guardian (en anglais). Depuis Hong Kong, où il s'est réfugié, l'ancien employé d'un sous-traitant de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) a expliqué sa démarche. Et a prévenu qu'il avait encore des informations à livrer : "Plus de détails sur le caractère direct des accès de la NSA [aux données des internautes] vont venir." 

L'Américain se montre aussi confiant quant aux effets de son action : "Le gouvernement américain ne pourra pas étouffer [cette affaire] en m'emprisonnant ou en me tuant. La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée." Francetv info retient les trois principaux éléments de cet échange.

"Je n'ai eu aucun contact avec le gouvernement chinois"

Edward Snowden a formellement démenti être un espion à la solde de Pékin. "C'est une attaque prévisible et je l'avais anticipée avant de sortir de l'ombre", a-t-il déclaré, en réponse à une question sur les propos de Dick Cheney. Dimanche, sur Fox News, l'ancien vice-président américain avait fait part de sa "profonde suspicion", suscitée par la fuite du lanceur d'alerte à Hong Kong, un territoire sous souveraineté chinoise mais bénéficiant d'une plus grande liberté. "Posez-vous la question: si j'étais un espion chinois, pourquoi n'aurais-je pas fui directement à Pékin ? (...) Je n'ai eu aucun contact avec le gouvernement chinois", a assuré Edward Snwoden.

Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à fuir à Hong Kong, il répond : "Le gouvernement américain, comme il l'a déjà fait dans le cas d'autres 'lanceurs d'alerte', a immédiatement et de manière prévisible interdit toute possibilité d'un procès juste dans mon pays en me déclarant publiquement coupable de trahison." 

"Numéros, mails, identifiants... tout ça, c'est pareil"

L'Américain de 29 ans a affirmé que les grandes agences de sécurité avaient des pouvoirs très étendus. Selon lui, rien ne peut leur échapper. "Si la NSA, le FBI, la CIA, la DIA [Defence Intelligence Agency] et d'autres veulent interroger des bases de données brutes de renseignement électronique, ils peuvent 'entrer' et obtenir ce qu'ils veulent. Numéros de téléphones, mails, identifiants, numéro unique d'un téléphone portable... Tout ça, c'est pareil." Et les fenêtres de navigation privée ? Selon lui, cela n'empêche pas les agents américains d'accéder à des e-mails ou des historiques de navigation.

"Si par exemple, je surveille une adresse e-mail et que cette adresse envoie un courriel à vous, Joe America, l'analyste de la NSA a accès à tout. Les adresses IP, les données brutes, le contenu, le titre du mail, la pièce jointe, tout. Et tout est ensuite enregistré pendant très longtemps."

Google, Facebook, Microsoft et Apple suivent "une ligne commune"

Edward Snowden affirme enfin que les grands groupes informatiques américains marchent main dans la main. "Il est devenu de plus en plus en clair qu'ils suivaient une ligne commune, incluant des éléments de langages similaires et spécifiques", a-t-il déclaré.

Toutefois, selon lui, ces sociétés ne sont pas à la botte du gouvernement. "Pour des raisons légales, ces entreprises sont obligées de se soumettre aux spécificités du programme [de surveillance Prism] et de rester silencieuses, mais cela ne les empêchent pas d'avoir des engagements éthiques, explique-t-il. Et de poursuivre : Si par exemple Facebook, Google, Microsoft et Apple refusent de coopérer avec les services de renseignement américains, que pensez-vous que le gouvernement fera ? Les fermer ?"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.