La NSA écoutait bien le téléphone portable d'Angela Merkel
De nouveaux documents publiés par WikiLeaks indiquent que l'espionnage américain visait également plusieurs ministres allemands.
A chaque jour ou presque ses nouvelles révélations sur l'espionnage pratiqué en Europe par les Etats-Unis. De nouveaux documents publiées mercredi 1er juillet par WikiLeaks et relayés par Libération, Mediapart et le quotidien Suddeutsche Zeitung révèlent que la NSA écoutait bien le téléphone portable de la chancelière Angela Merkel, mais également celui de plusieurs ministres de son gouvernement.
Finances, économie et agriculteur dans le viseur américain
Selon le journal de Munich, qui fait état d'une liste de numéros écoutés remontant aux années 2010-2012, l'agence américaine s'intéressait particulièrement aux activités des ministères des Finances, de l'Economie et de l'Agriculture. "L'actuel ministre de l'Economie et vice-chancelier Sigmar Gabriel était à l'époque dans l'opposition mais on peut néanmoins estimer qu'il a été ou est écouté", estime le journal.
Par ailleurs, dans la liste en possession de la NSA se trouve le numéro de l'ancien ministre des Finances Oskar Lafontaine qui a quitté son poste en 1999. Ce numéro est "toujours actif, celui qui le compose atterrit au secrétariat du ministre des Finances, Wolfgang Schäuble", souligne le Süddeutsche Zeitung.
"L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout"
Les Allemands, très sensibles aux questions de données privées notamment à cause de leur expérience des dictatures nazie et communiste, avaient été choqués par les révélations de l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, sur un vaste système de surveillance électronique du pays et ce, pendant plusieurs années.
Selon ces premières révélations, le portable de la chancelière avait également été écouté, ce qui avait affecté la relation entre l'Allemagne et les États-Unis, traditionnellement très étroite. "L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout", avait alors déclaré Angela Merkel. De son côté, le président américain Barack Obama avait exclu de futures opérations d'espionnage de la chancelière, laissant de facto entendre qu'elle avaient eu lieu dans le passé.
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