Etudiants disparus au Mexique : la version des autorités contredite
Pour le Groupe international d'enquêteurs indépendants (GIEI), "il n'y a aucune preuve" qui soutienne l'hypothèse présentée par les autorités mexicaines. C'est la conclusion d'un rapport de 500 pages remis le dimanche 6 septembre, après six mois d'enquête. Les recherches des 43 étudiants, portés disparus depuis la nuit du 26 au 27 septembre 2014, doivent donc reprendre.
La thèse du parquet mexicain totalement démontée
La justice mexicaine avait conclu il y a quelques mois, que les dizaines d'étudiants de l'école normale d'Ayotzipana (située dans le sud du Mexique) avaient été enlevés par des policiers de la commune d'Iguala liés au crime organisé. Selon la même théorie, ils auraient ensuite été livrés à un cartel qui les auraient tués, avant de les incinérer dans une décharge durant 14 heures et de disperser les cendres dans une rivière. Le procureur s'appuie en partie sur les confessions d'un membre du cartel Guerreros Unidos.
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Un témoignage jugé sans fondement
Pour les spécialistes du GIEI, ce témoignage ne suffit pas et surtout ne tient pas. Pour ce qui est de la crémation des corps, selon Jose Torero, membre du GIEI, il aurait fallu 60 heures et non 14. La végétation aurait aussi été très endommagée, sauf qu'il n'existe que des traces de petits feux. Pour l'expert, il n'y a pas de trace de feu correspondant "ne serait-ce qu'à l'incinération d'un seul corps".
La police encore montrée du doigt
Dans son rapport, le GIEI critique clairement l'attitude de la police fédérale et l'armée et demande au procureur plus de clarté sur les raisons de l'enlèvement. Les étudiants ont-ils été visés après avoir volé un bus servant au cartel pour le transport d'héroïne ?
Autant de questions, auquel le groupe d'experts ne peut apporter de réponses. Un constat qu'ils disent regretter et qui risque de relancer l'indignation nationale et internationale autour de cette affaire.
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