"Avec mes nouveaux papiers, j'espère pouvoir enfin vivre ma vie" : en Allemagne, la loi facilitant le changement de genre entre en vigueur
En Allemagne, la loi sur l’autodétermination de genre entre en vigueur vendredi 1er novembre. Le pays rejoint ses voisins européens qui ont avant lui adopté le principe de l’autodétermination : la Belgique, le Luxembourg, le Danemark, ou encore l’Espagne et l’Irlande.
Désormais en Allemagne, il suffira de remplir un formulaire pour changer de prénom et de genre. La procédure de changement d’état civil, d'un montant de 15 à 50 euros de frais administratifs selon les régions, durera trois mois et celle-ci est largement simplifiée. "Avant il fallait convaincre un juge et deux psychiatres, et ces psychiatres pouvaient poser des questions très personnelles, concernant la masturbation, la sexualité, c'était humiliant", explique René Rain Hornstein, membre d’une association de conseils aux personnes trans, intersexes et non-binaires. Le processus pouvait auparavant durer un an ou plus, "c'était long et ça coûtait cher, plus de 1 000 euros et donc décourageant" résume le bénévole, ravi de cette simplification.
La demande se fait auprès du bureau d'état-civil local, après avoir choisi entre quatre possibilités: féminin, masculin, divers ou "pas de mention de genre".
"Jusqu’à présent, je ne pouvais pas faire les choses de la vie courante"
Dès ce vendredi, 15 000 personnes ont prévu de demander un changement de genre. Parmi elles, Maximilian, homme transgenre de 41 ans ne s’identifie pas à son état-civil. Il affirme être constamment confronté à des incompréhensions sur son identité, entre son apparence et ses papiers sur lesquels figure un prénom féminin. "Jusqu’à présent, je ne pouvais pas faire les choses de la vie courante, aller à la poste y récupérer un colis ou souscrire un contrat de téléphone. J'espère que quand je recevrai mes nouveaux papiers, je pourrai enfin vivre ma vie", se réjouit d'avance Maximilian.
Pour les associations, la nouvelle loi n’est pas encore parfaite, mais elle a le mérite d’exister. Elle efface des tablettes le texte de 1980 qui considérait la transidentité comme une maladie psychique. Depuis 2019, l'OMS a enlevé le "trouble de l’identité de genre" de sa liste de maladies.
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