Crise politique en Allemagne : le chancelier Olaf Scholz limoge son ministre des Finances, la coalition au pouvoir en péril
Alors que la coalition gouvernementale est minée par les dissensions, le chancelier allemand social-démocrate Olaf Scholz a décidé de limoger son ministre libéral des Finances, Christian Lindner, a déclaré son porte-parole à l'AFP, mercredi 6 novembre. Par ailleurs, Olaf Scholz a annoncé qu'il poserait la question de confiance début janvier aux députés avant de possibles élections anticipées "au plus tard à la fin du mois de mars", soit six mois avant la date initialement prévue. Ces décisions interviennent alors que les leaders de la coalition actuellement au pouvoir se sont rencontrés mercredi soir à l'initiative du chancelier.
Pourquoi Olaf Scholz s'est-il séparé de son ministre ? Il n'y avait plus "de confiance suffisante", a expliqué le chancelier après ce limogeage. Selon plusieurs médias, Christian Lindner, également président du parti libéral, a proposé lors de la réunion de crise de mercredi, la convocation d'élections législatives anticipées début 2025. Les ruptures de coalition sont très rares en Allemagne et Olaf Scholz semble vouloir mener la sienne jusqu'aux prochaines législatives, prévues pour le 28 septembre 2025. Après l'annonce d'Olaf Scholz, le parti libéral allemand FDP a annoncé que tous ses ministres allaient quitter le gouvernement de coalition.
Le fossé se creuse depuis plusieurs semaines
Mais le fossé entre les partis de la coalition est un peu plus ancien. Depuis plusieurs semaines, des blocages surviennent sur la politique économique à mener entre le mouvement de Christian Lindner, les sociaux-démocrates et les écologistes, tous membres de la coalition gouvernementale tripartite. Les désaccords se concentrent sur les solutions pour relancer la première économie européenne qui risque d'être en récession pour la deuxième année consécutive.
Les sociaux-démocrates d'Olaf Scholz tentent de préserver leur priorités sociales ; les Verts de Robert Habeck font pression pour lutter contre le changement climatique malgré les coûts de la transition tandis que les libéraux sont arc-boutés sur le respect des limites constitutionnelles drastiques de l'Allemagne en matière de déficits budgétaires et de dette. Christian Lindner réclame aussi la fin d'un "impôt de solidarité" instauré en 1991, initialement pour financer le coût de la Réunification de l'Allemagne, et l'abandon par son pays de ses objectifs sur le climat plus ambitieux que ceux fixés par l'Union européenne.
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