"La chaîne d'approvisionnement est interrompue" : face aux attaques en mer Rouge, Tesla freine sa "gigafactory" en Allemagne
A 40 km de Berlin, l'interminable bâtiment gris s'étire le long de l'autoroute, sur 300 hectares. Sur le parking de la "gigafactory", Oliver, veste Tesla sur le dos, regagne sa voiture après sa dernière journée de travail. C'est l'une des conséquences des attaques menées par les rebelles houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge : Tesla suspend à partir du lundi 29 janvier, et pendant deux semaines, la quasi-totalité de sa production de sa seule usine en Europe.
Le constructeur automobile invoque une pénurie de pièces détachées liée à l'allongement des temps de transport, car certains bateaux contournent désormais le canal de Suez. Les salariés du groupe d'Elon Musk se retrouvent donc presque tous au chômage technique. Employé depuis deux ans à l'atelier de fabrication des portières, le Berlinois de 40 ans s'est résigné à ces deux semaines de vacances forcées. "Avec tout ce qui se passe, il fallait bien s'attendre à ce que ça arrive un jour, mais ça fait bizarre. Il n'y a plus de pièces et la chaîne d'approvisionnement est interrompue, les bateaux qui nous livrent le matériel et qui transportent les conteneurs doivent faire des détours… Il n'y a plus rien. J'espère que ça va s'arranger pour que l'on puisse reprendre le travail normalement", glisse-t-il.
"Fragilité"
Le détour par le Cap de Bonne-Espérance, à la pointe sud de l'Afrique, rallonge de 6 000 kilomètres le trajet des porte-conteneurs, soit 20 jours au lieu de 10 sont nécessaires pour faire le voyage.
Tobias, l'un des 11 500 salariés, évoque un cas de force majeure : "Ce n'est pas uniquement le problème de Tesla mais de beaucoup de constructeurs automobiles, et on ne peut rien y faire. On est loin de la mer Rouge et au final, tout ça a quand même un impact ici pour beaucoup de gens, chez Tesla. C'est choquant de voir les conséquences et de constater à quel point toute la chaîne d'approvisionnement est fragile", fait-il remarquer.
Tesla assure que la production reprendra dans son intégralité le 12 février. 250 000 véhicules électriques sortent chaque année des chaînes allemandes du constructeur.
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