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L’hostilité à l'encontre des réfugiés se renforce à l'est de l'Allemagne
Critiquée pour son silence, Angela Merkel a fermement condamné les actes de violence à l'encontre de migrants imputés à l’extrême droite, le week-end du 22 août 2015, en Saxe. Cette hostilité se renforce dans un pays confronté à un afflux sans précédents de demandeurs d'asile et qui s'attend à atteindre le niveau record de 800.000 réfugiés cette année. Soit quatre fois plus qu'en 2014.
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Pour Angela Merkel, la question des migrations va davantage occuper l'Union européenne que la crise économique ou la Grèce. La chancelière allemande et le président François Hollande ont plaidé à Berlin, le 24 août 2015, pour une réponse «unifiée» des pays membres de l’Union européenne à la crise migratoire. Il faut dire que l’arrivée massive de migrants a donné lieu à incendies criminels contre des foyers de réfugiés, mais les incidents de Heidenau sont les plus graves de ces derniers mois.
Dans cette petite ville de moins de 20.000 habitants située le long de l'Elbe, des militants d'extrême droite ont voulu bloquer l'arrivée de plusieurs centaines de réfugiés dans un nouveau centre d'accueil aménagé dans un ancien magasin de bricolage vide. Plus d'une trentaine de policiers ont été blessés lors de manifestations qui ont rassemblé jusqu'à environ un millier de personnes le 21 août au soir. Un photographe de Reuters sur place a même vu des manifestants faire le salut hitlérien.
Freital, Dresde...
Freital, près de Dresde, a été le théâtre, au cours de l'été, de plusieurs manifestations électriques contre l'accueil de 280 candidats à l’asile dans un ancien hôtel. Cette commune de 40.000 habitants est profondément divisée entre les pro et anti-réfugiés. A Dresde, des défenseurs du droit d'asile et un volontaire de la Croix Rouge ont été agressés en juillet, lors d'une manifestation du parti néo-nazi NPD contre un campement de tentes abritant des réfugiés.
Hostile à l’islam et aux réfugiés, le mouvement Pegida enchaîne depuis l’automne les rassemblements dans la riche capitale de la Saxe où plusieurs centaines de demandeurs d’asile sont hébergés dans un campement de la Croix-rouge.
Manque d'initiatives de l'UE
L'inquiétude face à l'enchaînement d'actes de haine à l'égard des réfugiés en Saxe est remontée au niveau national. Le vice-chancelier, Sigmar Gabriel, qui a vu dans cette arrivée sans précédent de migrants «le plus grand défi de l'Allemagne depuis la réunification» du pays en 1990, s'est montré virulent face au manque de réaction des pays européens.
«L'Europe est d'une certaine façon dans un sommeil profond et reste en "mode vacances"», a-t-il ainsi déclaré, le 23 août 2015, à la télévision publique allemande. Le lendemain, à Heidenau, il a affirmé que son pays «ne cèdera pas un millimètre face à cette meute radicale de droite».
L'Allemagne, pays tolérant
«L'Allemagne aujourd'hui est un pays ouvert au monde, même au regard des récents évènements à Heidenau, je maintiens qu'il s'agit d'un pays tolérant, riche culturellement et divers», a souligné, de son côté, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Les autorités ont recensé plus de 200 attaques contre des foyers de réfugiés entre janvier et juin. Autant que sur l’ensemble de l’année 2014.
Paris et Berlin reprochent à l'UE son manque d'initiatives face à l'afflux de migrants qui ont trouvé refuge en Italie et en Grèce. Les Vingt-Huit ont rejeté en juin 2015 une proposition du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker établissant des quotas obligatoires pour l'accueil de dizaines de milliers personnes venues de pays extérieurs à l'UE.
Quatre fois plus de réfugiés qu'en 2014
Mais l'Allemagne, où le régime du droit d'asile est relativement libéral, s'attend à accueillir 800.000 réfugiés et demandeurs d’asile en 2015 alors que les conflits en Syrie, Irak et Afghanistan propulsent des milliers de personnes sur les routes migratoires tenues par des réseaux de passeurs.
En visite à Prague, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a affirmé, le 23 août 2015, que la crise des réfugiés était «en haut de l'agenda» européen. A commencer par le sommet sur les Balkans de l'Ouest qui doit réunir, le 27 août à Vienne, des dirigeants de cette région devenue l'une des principales portes d'entrée en Europe occidentale.
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