Migrants : "spectacle" ou "théâtre", à Salzbourg, les contrôles allemands à la frontière ne convainquent guère les Autrichiens
À Salzbourg, les tensions migratoires se retrouvent à partir de mercredi au cœur d'un sommet européen. Après la crise de 2015, l'Allemagne a mis en place des contrôles à la frontière, mais ils ne semblent pas contenter le voisin autrichien.
L'Autriche, dont le gouvernement est issu d'une coalition entre conservateurs et extrême droite, n'a pas choisi au hasard les thèmes et le lieu du sommet des dirigeants des 28, à partir de mercredi 19 septembre. Le chancelier, Sebastian Kurz, a notamment opté pour un débat sur les questions migratoires, à Salzbourg, près de l’Allemagne, l'un des principaux points d'entrée des migrants en 2015. Depuis, les contrôles aux frontières ont évolué.
À la sortie de Salzbourg, la circulation est compliquée par une file ininterrompue de camions. L’Allemagne, à quelques kilomètres de là, a en quelque sorte aboli Schengen et rétabli des contrôles à la frontière.
Sur plus de 800 kilomètres de bordure commune, on retrouve des contrôles renforcés à trois endroits seulement sur les grands axes autoroutiers. Du "spectacle", un "théâtre", une "opération de communication", disent des Autrichiens, plutôt sceptiques face à la méthode allemande. "Il y a beaucoup d'endroits, de rues, où tu peux passer la frontière sans contrôle. Ils montrent qu'ils reprennent le contrôle de la situation mais c'est totalement exagéré", assure l'un des habitants.
Sur la même longueur d'onde politique, Allemands et Autrichiens se sont répartis les charges. Chacun a renforcé la surveillance de ses frontières sud.
Côté bavarois, le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, a même créé depuis le 18 juillet dernier, une toute nouvelle police aux frontières. C'est ce qui occasionne les encombrements routiers. "Ce que je vois, c’est qu’avec plus de contrôles, il y a moins de gens qui pénètrent en Allemagne", affirme le directeur de ce nouveau service, Robert Anderl.
C'est vrai qu’avec l’Autriche, la coopération est très, très bonne. Ce travail à l’échelle européenne, c’est un facteur important.
Robert Anderlà franceinfo
Un premier bilan, côté allemand, vient d'être dressé. Il a fait état de 220 interpellations pour "entrée illégale sur le territoire allemand" en six semaines, soit une moyenne de cinq arrestations par jour. Pendant la même période, sur ces trois points de contrôle, les mêmes fonctionnaires ont dressé trois fois plus de PV pour des infractions au code de la route...
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