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Vers l'abandon des boîtes à bébé en Allemagne

Les Allemands les appellent «Babyklappe». Une boîte qui permet l'abandon anonyme des bébés. Une résurgence des pratiques moyenâgeuses qui, selon ses défenseurs, a sauvé des vies. Pourtant, l'ONU s'en offusque et demande la disparition de ces boîtes, ce que le gouvernement fédéral devrait mettre en oeuvre.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Depuis 1999, date de leur apparition en Allemagne, les boîtes à bébé ont accueilli près de 300 nourrissons. (Wikimedia commons)

La pratique remonte au Moyen-Age, quand les plus indigents abandonnaient leur nouveau-né aux bonnes grâces des religieuses. Cela s'appelait une tour d'abandon, un cylindre en bois à l'entrée d'un couvent, où la mère pouvait abandonner son nourrisson.
Au début des années 2000, en Allemagne, suite à un fait divers tragique, la tour est revenue d'actualité sous la forme d'une boîte. Ce n'est plus l'église, mais l'hôpital qui gère ces abandons.

Aujourd'hui, il existe une centaine de Babyklappe dans tout le pays. Mais curieusement, il n'y a pas de statistiques précises sur le nombre d'enfants recueillis. Le chiffre avoisine les trois cents.
Ces boîtes à bébé sont illégales mais tolérées. En effet, le gouvernement ne peut que fermer les yeux dans la mesure où l'Allemagne ne reconnaît pas l'accouchement sous X, qui permet l'abandon légal, comme c'est le cas en France.

Mais le pays va devoir revoir sa législation. Le Comité des droits de l'enfant de l'ONU s'est ému de cette pratique, et le gouvernement fédéral est prêt à suivre ses recommandations. Car, aux défenseurs des boîtes qui mettent en avant le nombre de vies sauvées, les adversaires évoquent les dangers pour la mère d'accoucher seule.

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