Anders Breivik transforme son procès en vitrine pour l'extrême droite
Son premier geste une fois libéré des menottes a été un salut d'extrême droite. A la lecture de l'acte d'accusation, qui comprend la longue liste de ses victimes, Anders Breivik a répondu : "Je reconnais les faits mais je ne reconnais pas ma culpabilité ".
Islamistes et blogueurs radicaux à la barre
"Je ne reconnais pas les tribunaux norvégiens parce que vous avez obtenu votre mandat de partis politiques norvégiens qui soutiennent le multiculturalisme ", a-t-il ajouté. Son avocat a prévenu : "Non seulement il s'expliquera, mais il dira aussi qu'il regrette de ne pas être allé plus loin " au nom de sa vision de la société norvégienne.
La défense va citer 29 témoins, dont un prêcheur islamiste radical et un blogueur d'extrême droite que Breivik dit admirer. Lui-même témoignera à partir de demain.
Un circuit vidéo pour 900 spectateurs
Sa stratégie de promotion de ses idées échouera, affirme un rescapé de l'île d'Utoya : "Plus il parlera, moins il paraîtra dangereux. Les gens se rendront compte que ses idées n'ont pas de place dans ce monde ". La salle d'audience construite pour l'occasion peut accueillir 200 personnes, mais 700 autres assisteront au procès retransmis en vidéo dans des salles voisines et d'autres tribunaux du pays.
Breivik risque une peine de 21 ans, sujette à prolongation, pour terrorisme et assassinats. L'explosion d'une bombe dans le quartier des ministères à Oslo a fait huit morts, et 69 autres personnes ont péri sous les balles de Breivik sur l'île d'Utoya, proche de la capitale, où se tenait une réunion des jeunesses travaillistes.
Les larmes de Breivik
L'accusation a commencé, ce matin, à produire une série de documents. Le film de propagande qu'il avait tourné lui-même, et diffusé le jour des attaques, a arraché quelques larmes à l'accusé. Pas l'appel de détresse d'une jeune fille, enregistré par les secours.
Sur le plan juridique, le procès tournera beaucoup autour de la santé mentale de l'accusé. Deux expertises contradictoires permettent d'envisager aussi bien un internement qu'un emprisonnement. Cela dépendra de la version que choisiront les cinq juges : le 22 juillet, Anders Breivik était soit paranoïaque et schizophrène, soit responsable de ses actes.
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