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Russie : après l'attentat à Volgograd, "le pouvoir va réagir par la force"

Correspondant de France 2 à Moscou, Alban Mikoczy revient pour francetv info sur les circonstances de cet attentat et ses conséquences.

Article rédigé par Ilan Caro - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'attentat contre un bus à Volgograd (sud de la Russie) a fait six morts, le 21 octobre 2013. (DMITRY / RIA NOVOSTI / AFP)

L'attentat contre un bus à Volgograd (sud de la Russie) a fait six morts, lundi 21 octobre. L'auteure de l'attaque, une femme de 30 ans originaire du Daguestan, a été identifiée par les enquêteurs. Correspondant de France 2 à Moscou, Alban Mikoczy revient pour francetv info sur les circonstances de cet attentat et ses conséquences.

Francetv info : Que sait-on de la femme kamikaze et de ses motivations ?

Alban Mikoczy : Naïda Assialova, 30 ans, était originaire du Daguestan, une république du Caucase. Elle s'était récemment convertie, de même que son mari, à un islam radical. Inconnue jusqu'à présent des services de police, elle n'avait été l'objet d'aucune arrestation et les autorités ne disposaient pas d'indications sur une éventuelle appartenance à un réseau terroriste. Pour l'instant, en l'absence de lettre de revendication, on ne connaît pas précisément ses motivations.

Les enquêteurs ont pu l'identifier grâce au passeport qu'elle portait sur elle. On peut remarquer que sur sa photo, elle apparaît entièrement habillée en noir, avec un voile serré autour de la tête, tandis que sur l'ancienne version de son passeport, cette femme blonde ne portait aucun voile.

Ce type d'attentat est-il fréquent dans la région ?

La ville de Volgograd, située à environ 250 km au nord de la région du Caucase, n'avait jamais connu une telle violence. En revanche, les attentats sont quasiment quotidiens dans le Caucase, et notamment au Daguestan, la plus instable des républiques du Caucase depuis quatre ou cinq ans. Face à cela, le régime pratique une politique de répression à outrance avec des centaines d'arrestation et des opérations militaires contre des commandos qui se réclament du fondamentalisme musulman.

Ces dernières années, la mouvance islamiste a par ailleurs revendiqué deux attentats. L'un, en mars 2010 dans le métro de Moscou, avait fait 40 morts. L'autre, en janvier 2011 à l'aéroport Domodedovo de Moscou, avait fait 36 morts.

Le fait que cet attentat ait visé la ville de Volgograd, l'ancienne Stalingrad, ville-martyre de la seconde guerre mondiale, crée une forte émotion en Russie. C'est un peu comme si en France, on s'attaquait à Verdun ou à Oradour-sur-Glane.

La Russie doit-elle craindre une recrudescence du terrorisme à quelques mois des Jeux olympiques de Sotchi ?

Le chef des islamistes du Caucase, Dokou Oumarov, a appelé cet été les militants islamistes à multiplier les attaques avant les JO "pour empêcher par tous les moyens la tenue de cet événement".

Face à cette menace, le pouvoir va réagir par la force et donner un nouveau tour de vis en durcissant encore sa politique de lutte contre les mouvements islamistes. Les services de sécurité vont avoir carte blanche pour placer tout le monde sur écoute afin d'assurer la protection du pays.

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