Après la courte victoire de la droite, la Grèce en quête d'un gouvernement de coalition
Le chef de la droite Antonis Samaras, 61 ans, a emporté le scrutin d'hier avec 29,66% des suffrages, soit 129 sièges sur les 300 du Parlement face à son rival, Alexis Tsipras, 37 ans, chef de la gauche radicale anti rigueur Syriza, qui a obtenu 26,89% voix et 71 députés.
Ce matin, le vainqueur de cette nouvelle élection a rencontré Carolos Papoulias. Le président de la République grec lui a donné trois jours pour former un gouvernement de coalition.
"Je vais tenter de former un gouvernement de salut national avec les partis qui croient à l'orientation européenne du pays et croient à l'euro ", a dit Antonis Samaras lors de son entretien avec le président grec.
Pas de "remise " pour la Grèce
Les choses ne vont pas être simples. On se souvient du chaos après le premier scrutin du 6 mai dernier.
Le chef de file de Nouvelle démocratie a bien l'intention de modifier l'accord sur le plan de renflouement versé par les créanciers internationaux en échange de mesures d'austérité drastiques. Une hypothèse refusée par l'Allemagne. Selon un porte-parole allemand "Ce n'est pas le moment " d'octroyer à la Grèce une marge de manœuvre ou un délai vis-à-vis de ses engagements réformistes pris dans le cadre d'un accord d'aide international.
Antonis Samaras est désormais confronté à la difficile tâche de convaincre les socialistes du Pasok, arrivés troisièmes avec un peu plus de 12% des voix, de rejoindre cette coalition chargée d'appliquer les remèdes de cheval exigés par les bailleurs de fonds d'Athènes (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne).
Le nouveau gouvernement devra licencier jusqu'à 150.000 fonctionnaires, réduire les dépenses de 11 milliards d'euros dès ce mois-ci, vendre des entreprises publiques, améliorer la collecte des impôts et ouvrir à la concurrence les professions réglementées.
A eux deux, conservateurs et socialistes, seuls partis signataires du Mémorandum d'austérité, ne totalisent que 42% des suffrages.
Une coalition ND-Pasok est assurée d'une majorité parlementaire grâce à la prime de 50 élus offerte au vainqueur du scrutin, mais la première réaction des socialistes au soir du vote est restée très prudente.
Le Pasok a laissé entendre qu'il était prêt à soutenir ND au parlement sans toutefois participer au gouvernement. Le dirigeant socialiste, Evangelos Venizelos, avait déclaré auparavant qu'il ne rejoindrait formellement la coalition qu'à condition que Syriza fasse de même, ce qui est catégoriquement exclu par la coalition de gauche.
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