En Belgique, le roi Philippe accorde un délai aux partis chargés de former un gouvernement de coalition
La Belgique passera Noël et le jour de l'An sans gouvernement de plein exercice. Vendredi 20 décembre, le roi Philippe a pris acte de la nécessité de prolonger les négociations entre les cinq partis qui tentent de former une coalition majoritaire depuis le 9 juin, date des élections législatives. Cela fait presque 200 jours que le pays est sans gouvernement, selon un décompte de RFI.
Vendredi matin, le chef des conservateurs flamands (N-VA), Bart De Wever, a eu un énième rendez-vous avec le souverain pour l'informer sur l'avancement de sa mission de "formateur". L'actuel maire d'Anvers est pressenti pour devenir le futur Premier ministre. Sa mission a été prolongée jusqu'au 7 janvier, signe qu'il faut encore au moins deux semaines pour aboutir. "Le roi a indiqué au formateur qu'il espérait une percée décisive début 2025", selon le palais royal.
Les questions budgétaires au centre de la discorde
La N-VA a remporté les élections du 9 juin en Flandre, parvenant à faire mentir les sondages qui prédisaient que le Vlaams Belang (extrême droite) le délogerait de sa place de premier parti de la région belge la plus peuplée. Depuis un peu plus de six mois, son président Bart De Wever négocie un accord de gouvernement avec deux autres partis flamands, Vooruit (socialistes) et le CD&V (chrétiens-démocrates), et les deux vainqueurs des élections côté wallon, le Mouvement réformateur (MR, libéraux) et les Engagés (centristes). Les cinq formations représentent ensemble 81 des 150 sièges de députés à la Chambre.
Mais les discussions ont pour l'instant achoppé sur les questions budgétaires. Bart De Wever estime que la Belgique doit dégager au moins 20 milliards d'euros pour assainir ses finances publiques et rentrer dans les clous européens. La Belgique compte parmi les pays de l'UE ciblés par une procédure de déficit excessif.
Le débat entre les cinq partis porte notamment sur le choix des secteurs où réaliser des économies (santé, politique de l'asile, etc.) et une probable compensation par de nouveaux impôts. Georges-Louis Bouchez, président du MR, refuse toute augmentation de la pression fiscale, estimant que le pays est "le plus taxé du monde". Socialistes flamands et centristes insistent pour préserver les soins de santé du système fédéral. Selon le journal Le Soir, les négociations vont se poursuivre pendant la période des fêtes, notamment pour "confectionner le tableau budgétaire" de la future majorité.
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