La Belgique a aussi des difficultés à trouver un gouvernement

Comme en France, la constitution du nouveau gouvernement belge a été le feuilleton de l'été. Des négociations en montagnes russes ont lieu depuis le mois de juin et sont encore relancées ce 2 septembre, puisque le roi Philippe a remis en piste un formateur gouvernemental.
Article rédigé par Pierre Benazet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président du Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), Bart de Wever, chargé de former un gouvernement (à gauche) et le roi Philippe de Belgique, le 19 août 2024. (OLIVIER HOSLET / MAXPPP)

Ce lundi 2 septembre, le roi des Belges a renommé comme formateur du gouvernement le chef de l'Alliance néo-flamande, la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), Bart De Wever. Son parti est arrivé premier côté flamand lors des législatives du 9 juin, puisqu'en Belgique, les élections nationales sont couplées au scrutin européen. Le roi avait donc chargé Bart de Wever dès le 10 juin d'une mission d'information pour sonder les partis désireux de former une coalition gouvernementale.

L'essai avait été transformé puisque début juillet était annoncée une coalition pour le gouvernement fédéral belge, surnommée "l'Arizona". Les coalitions en Belgique sont souvent surnommées en référence à des drapeaux, parce que les partis ont des couleurs immuables. En l'occurrence, la coalition identifiée depuis juillet se réfère aux quatre couleurs du drapeau de l'État d'Arizona. Elle représente une large palette politique avec à droite le jaune pour les nationalistes flamands de la N-VA, puis le bleu pour les francophones, du Mouvement Réformateur, (MR), de centre droit. Au centre, il y a l'orange pour la famille des démocrates-chrétiens avec Les Engagés côté francophone et le Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V), côté flamand. Enfin, il y a le rouge pour les socialistes du parti Vooruit.

Divergences sur l'économie

La coalition Arizona est donc relancée, malgré le fait qu'elle n'ait pas réussi à constituer un gouvernement. Les négociations ont, en effet, été houleuses entre le Vooruit flamand, le seul parti de gauche et le MR qui est arrivé premier côté francophone. Les spécialistes pensaient qu'il serait plus facile de former une coalition parce que c'est la première fois depuis des décennies que les électeurs flamands et francophones se sont alignés pour élire des partis de droite.

Il fallait cependant un partenaire supplémentaire pour avoir la majorité au parlement et il y a eu un choc frontal entre ces deux partis sur les réformes fiscales et économiques nécessaires pour réduire le déficit budgétaire de l'État belge.

Le seul point d'accord est l'attribution du poste de commissaire européen qui revient à la droite francophone et c'est le MR, qui le remporte, mais sous une forme de cadeau empoisonné. Le poste prive le parti d'un ministère au gouvernement fédéral et le chef du parti fait durer le suspense, puisqu'il hésiterait entre la nomination de l'actuelle ministre des Affaires étrangères ou la reconduction du commissaire belge sortant. La Belgique est donc la seule à n'avoir pas confirmé de nomination à la Commission européenne.

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