L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
L'Etat belge a été condamné, lundi 2 décembre, en tant qu'ancien pouvoir colonial au Congo (l'actuelle République démocratique du Congo) pour l'enlèvement à leurs mères et le placement forcé de cinq fillettes métisses avant l'indépendance de 1960. Renversant le jugement de première instance prononcé en 2021, la cour d'appel de Bruxelles a estimé que les faits n'étaient pas prescrits, et que ces "enlèvements systématiques" basés sur l'origine constituaient "un crime contre l'humanité", conformément au droit international applicable en 1946, après la Seconde Guerre mondiale.
"On a gagné, c'est une victoire totale", a réagi auprès de l'AFP Michèle Hirsch, l'avocate de ces cinq femmes désormais septuagénaires, Léa, Monique, Noëlle, Simone et Marie-José. "L'arrêt est historique, c'est la première fois qu'un Etat colonial, la Belgique en l'occurrence, est condamné pour un crime commis durant la colonisation qualifié de crime contre l'humanité et dès lors non prescrit", a expliqué l'avocate.
L'Etat belge est condamné à indemniser le préjudice moral des plaignantes et à les dédommager à hauteur de 50 000 euros chacune, la somme réclamée dans la plainte qui avait été déposée en 2020. Ce procès a été le premier en Belgique à mettre en lumière le sort réservé aux Métis nés dans les anciennes colonies belges (Congo, Rwanda et Burundi). La plupart d'entre eux n'étaient pas reconnus par leur père et ne devaient se mêler ni aux Blancs, ni aux Africains.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.