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Budget 2013 : l'austérité très sévère made in London

C'est ce lundi que démarre le nouvel exercice budgétaire en Grande-Bretagne. Budget d'austérité qui n'hésite pas à couper dans les aides sociales. Des millions de Britanniques vont être touchés par ces sévères restrictions, allant d'une taxe sur les chambres en trop à la suppression des allocations pour un handicapé sur cinq.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Stefan Wermuth Reuters)

Les mesures décidées in extremis par le gouvernement britannique pour le budget 2013-2014 qui entre en vigueur ce lundi 1er avril, sont particulièrement sévères. Certaines n'hésitent pas trancher dans les aides sociales. Au point que l'opposition travailliste a décidé d'appeler cette date "journée de la honte".

La "bedroom tax"

La plus emblématique de ces coupes : la hausse des loyers dans les logements sociaux jugés trop grands. Ce que les travaillistes ont surnommé la "bedroom tax", ou taxe à la chambre vide. Il s'agit de faire payer ceux qui disposent d'une pièce en trop. Mais comment mesurer les "abus" ? Tout a été pensé, raconte la BBC : ainsi, les enfants, garçon ou fille, sont censés être deux par chambre jusqu'à 10 ans. Puis, continuer à partager la pièce jusqu'à 16, s'ils sont du même sexe. En cas de divorce, le parent qui n'a pas la garde de son enfant, n'a même plus le droit de conserver une chambre pour l'accueillir lors de son droit de visite. 

Selon le gouvernement britannique, un demi-million de locataires de HLM devraient être concernés. Pour un manque à gagner moyen de 728 livres par an, soit un peu plus de 850 euros. De quoi augmenter les arriérés de loyer, dénoncent les associations caritatives. Ou pire, le nombre de sans-abri. 

Les autres mesures sociales

Deuxième mesure hautement symbolique : la réforme des allocations aux adultes handicapés qui entrera en vigueur dans une semaine. Ces aides seront établies non plus en fonction de l'état de santé de la personne, mais des conséquences de son état de santé. Un allocataire sur cinq devrait ainsi être sanctionné, alors que selon les associations, on ne recensait jusqu'alors que 0,5% de fraudes. 

Le montant total d'aides sociales sera enfin plafonné. Il ne pourra désormais plus être supérieur au revenu moyen annuel d'un ménage après impôts et assurance. D'autres mesures encore (à lire ici en anglais sur le site du Guardian ) sont censées compléter ce dispositif. 

Des mesures à ajouter aux restrictions très controversées annoncées une semaine plus tôt, sur les droits sociaux des immigrés. Selon cet autre plan gouvernemental, un immigré au chômage, par exemple, ne touchera plus que six mois d'aides. Enfin, même les riches sont mis à contribution. Une réforme radicale des allocations familiales est entrée en application en janvier, sucrant les aides à un million de familles.  

"Une vie d'assisté ne doit pas être plus attirante qu'une vie passée à travailler" (ministres)

Objectif avancé du nouveau budget britannique : combler le déficit, tout en limitant les injustices. "Nous sommes juste en train de rétablir les principes d'origine de l'État providence , ont défendu lundi dans une tribune au Telegraph , les ministres britanniques des Finances, George Osborne, et du Travail et des Pensions, Iain Duncan Smith. À savoir que ceux qui peuvent travailler doivent travailler, et qu'une vie d'assisté ne doit pas être plus attirante qu'une vie passée à travailler ". 

Principales opposantes à cette réforme, les différentes églises. Églises d'Angleterre, d'Écosse, Églises méthodistes et réformée unie et Union baptiste ont dénoncé d'injustes coupes budgétaires, frappant les plus pauvres. Ces réformes drastiques sont censées durer cinq ans. 

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