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«Clandestino, un reportage d’Hubert Paris», dessiné par Aurel

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Du même titre que le premier album de Manu Chao, voici le reportage dessiné par Aurel sur l’immigration clandestine. Avec «Clandestino», l’auteur nous offre une BD qui pousse à la réflexion.

Géopolis vous en propose les neuf premières planches.

Si «Clandestino» est une bande dessinée, c’est avant tout un reportage graphique à teneur politique et sociale. Il aborde l’un des graves problèmes auxquels sont confrontés les pays riches : l’immigration clandestine des Africains vers l'Europe.
 
Aurel nous raconte une vraie œuvre de fiction, mélange de divers articles de Pierre Daum pour «Le Monde diplomatique».
 
Sourires, larmes, mélancolie et désespoir se côtoient dans ce récit toujours haletant. La tragédie de ces hommes et de ces femmes prêts à tout pour pouvoir vivre dignement est au cœur des 70 planches.
 
Avec son dessin aux traits vifs, Aurel se met au service des sentiments profonds de ses personnages. (Aurel/Glénat)
Un journaliste freelance français part enquêter pour un magazine américain «Struggle» sur les migrants clandestins à travers le monde. Son reportage le mène d’abord en Algérie, où il rencontre deux «harragas», jeunes algériens prêts à risquer leur vie pour rejoindre «l’eldorado» européen. Voulant suivre leur périple et savoir s’ils ont réussi leur traversée, le reporter se rend alors en Espagne.
 
Il découvre les filières et la coopération politique et économique mises en place entre l’Afrique et l’Europe, pour envoyer travailler dans les immenses serres des plantations du sud de l’Espagne, une main d’œuvre bon marché.
 
Mais ces esclaves modernes, logés dans des bidonvilles ou règnent corruption et prostitution, se retrouvent prisonniers de ce no man’s land… (Aurel/Glénat)
Hubert Paris n’est pas Tintin. Ici, pas de courses poursuites, ni de coups de feu contre les méchants. Hubert a 40 ans et vient de se faire plaquer par sa compagne. Lui-même vient de larguer son boulot de secrétaire de rédaction, lassé des egos démesurés des «vrais» journalistes. Il est libre de pouvoir se reposer dans un paisible village des Cévennes et aussi de recommencer une nouvelle vie. Ce que va lui offrir le hasard, en la personne d’un patron de presse américain qui lui confie la rédaction d’un reportage sur les migrations dans le monde.
 
Derrière son amateurisme comme grand reporter, Hubert Paris, au premier abord nonchalant, déborde d'enthousiasme et de volonté pour ce nouveau projet.
 
Stylo à la main, il part à la rencontre de ces êtres que le destin a déracinés. Attachant, plein d’empathie, un peu naïf parfois, fonctionnant à l’instinct, ce personnage lunaire n’en reste pas moins lucide sur les tragédies du monde. (Aurel/Glénat)
Aurel est né en 1980 dans le sud de la France. Après des études de biochimie, il se consacre dès 2003 au dessin de presse. Publié dans un premier temps dans des journaux montpelliérains, il travaille rapidement pour la presse nationale. Il collabore à «Marianne» et au «Monde diplomatique». Il dessine aussi pour Rue89. Il a reçu en 2008 le prix de la Parole Libre, décerné au meilleur dessin de presse. Aurel est aujourd’hui dessinateur et journaliste accrédité pour le quotidien «Le Monde», «Politis», «L’Express», «Jazz Magazine», le site Yahoo… Chez Drugstore, il a signé avec le journaliste Renaud Dély les albums «Sarkozy et ses femmes», «Sarkozy et les riches» et «Hollande et ses 2 femmes». Il a aussi publié «C’est dur d’être de gauche» en 2012 et «Monde de merde» en 2013, deux recueils de dessins de presse commentant l’actualité de ces années respectives.
Aurel est aussi un passionné de musique, qu’il lie dès qu’il le peut avec le dessin. Il réside à Montpellier. (Aurel/Glénat)
Je ne suis pas sorti indemne de cette lecture. / «Clandestino» pose autant de questions qu'il apporte d'informations. / Aurel livre un dessin jeté, caricatural juste ce qu'il faut et expressif, qui va à l'essentiel. / En 70 planches, cette question tragique de l’immigration clandestine est bien disséquée et vulgarisée. (Aurel/Glénat)
pour les éditions Glénat

 (Aurel/Glénat)
  (Editions Glénat, 72 pages, 17,25 euros)

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