Dérapage budgétaire : l'Espagne et le Portugal risquent des sanctions
Le président de l’Eurogroup, Jeroen Dijsselbloem a annoncé après la réunion des ministres des Finances que les membres de la zone Euro vont soutenir à l’unanimité la recommandation de la Commission européenne. L’Espagne et le Portugal vont donc être déclarés en "dérapage budgétaire".
Selon les ministres des Finances européens, l'Espagne et le Portugal "n'ont pas pris les mesures nécessaires pour corriger leurs déficits, ce qui déclenche un processus de sanctions".
Une procédure unique dans l'histoire de l'Euro
Cette décision ouvre la voie à une procédure inédite de sanctions dans l’histoire de la monnaie unique. Selon Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques "il s’ouvre une période de vingt jour qu’il est important, je crois, de raccourcir, car à ce moment-là nous devons proposer des sanctions. Donc nous allons engager un processus de dialogue avec les ministres des Etats concernés pour que la décision soit la plus rapide possible et la plus sage possible" .
Une amende réelle ou symbolique
Le montant de l’amende infligée peut aller jusqu’à 0,2% du Produit intérieur brut mais cette sanction peut aussi être seulement symbolique. Il ne s’agit pas de faire "quoi que ce soit allant à l’encontre de la croissance économique, ce sont des règles intelligentes " a précisé Pierre Moscovici.
Pour Michel Sapin, le ministre français des Finances, "il faut respecter les règles dans le respect des situations des pays".
A partir du constat de dérapage par leurs pairs de la zone euro, l’Espagne et le Portugal disposeront de dix jours pour faire valoir leurs arguments. Pour éviter une sanction, Madrid a proposé ce mardi une hausse d'impôt sur les sociétés afin de réduire son déficit dès 2017 en dessous de 3% du PIB.
De son côté, le chef du gouvernement portugais a assuré qu'il ramènerait le déficit public en dessous des 3% du PIB cette année, sans recourir à un plan B ou à des mesures exceptionnelles d'assainissement budgétaire. Le premier ministre portugais Antonio Costa juge toute sanction "injuste et contre-productive ".
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