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Crash d'EgyptAir : les familles françaises des victimes veulent la vérité et les corps de leurs proches

Près de sept mois après le crash du vol MS804 d'EgyptAir, Le Caire a évoqué jeudi la présence de traces d'explosif sur des passagers, alors que leurs proches en France attendent toujours le retour des dépouilles. 

Article rédigé par Yann Gallic
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des Egyptiens rendent hommage aux 66 victimes du crash d'EgyptAir en mai 2016, dont les familles françaises attendent toujours le retour (KHALED DESOUKI / AFP)

Le ministère égyptien de l'Aviation a indiqué jeudi 15 décembre que des traces d'explosifs avaient été détectées sur des victimes du crash d'un avion d'EgyptAir reliant Paris au Caire le 19 mai dernier. L'annonce relance l'hypothèse d'un attentat, mais côté français, on reste prudent voire sceptique. Selon le bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), il n’est pas possible à ce stade de tirer des conclusions sur la cause du crash. Le scepticisme est partagé par les familles des victimes, qui ont lancé une pétition pour récupérer les dépouilles de leurs proches.

Des familles "victimes d'un chantage" 

Serge Guillotte a perdu son épouse dans le crash de l'avion MS804 d'EgyptAir, qui coûté la vie à 66 personnes, dont quinze Français, le 19 mai dernier. Il ne croit pas à l'hypothèse de l'attentat et s'interroge sur les incohérences de l’enquête qui piétine, à ses yeux. L'analyse de l'une des deux boîtes noires de l'avion avait révélé que des alertes signalant de la fumée à bord s’étaient déclenchées avant l'accident. Ce qui semblait plutôt accréditer la piste d’une défaillance technique. "Depuis cinq mois, les corps ont été identifiés. On nous annonce cinq mois après, que des traces de TNT ont été trouvées. Il y a des choses qui ne collent pas. Ça sent le 'pas sérieux'", déclare Serge Guillotte, ajoutant que "l’Egypte veut absolument faire reconnaitre à la France que c‘est un attentat. Et nous, nous sommes au milieu de tout cela, victimes d’un chantage".    

Une pétition pour un retour des proches

La priorité pour les familles des victimes, regoupées en association, va à bien sûr à l'enquête, mais elle se concentre surtout sur la récupération des corps qui n'ont toujours pas été rendus par les autorités égyptiennes. "Depuis la mi-septembre, les pompes funèbres, chez moi, sont prêtes, explique Serge Guillotte. C’est difficile à vivre."

Exaspérées, les familles françaises ont lancé une pétition sur Internet. Elles ont l'impression de pas être entendues, ni soutenues, par le gouvernement français dont elles dénoncent le silence coupable. Les proches des victimes visent aussi les autorités du Caire en écrivant dans leur pétition que "jamais, dans l'histoire de l'aviation, une compagnie aérienne et son gouvernement n'ont joué à ce point avec les corps des victimes". 

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