Etats-Unis et France ont de nouveau prôné vendredi la fermeté pour que l'Iran renonce au nucléaire militaire
Les discussions en cours sur une nouvelle résolution au Conseil de sécurité de l'Onu et un renforcement des sanctions ont été évoqués par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avec Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner.
La sécurité de l'Europe "est une pierre angulaire de la politique étrangère américaine", a réaffirmé Hillary Clinton.
Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy et Hillary Clinton se sont
accordés vendredi sur la nécessité d'une "résolution ferme". Bernard Kouchner a pour sa part fait état d'un "accord extrêmement précis" avec la secrétaire d'Etat sur la conduite à
tenir dans deux directions : le dialogue avec les Iraniens mais
également l'élaboration de sanctions."Nous avons déjà eu trois résolutions du Conseil de sécurité
avec des sanctions", a-t-il ajouté. "Donc nous ne désespérons
pas d'en obtenir, plus ferme encore, une quatrième." Américains et Français sont "extrêmement satisfaits" de la position des Russes et s'efforcent de convaincre les Chinois, a souligné le chef de la diplomatie française.
"Nous ferons tout notre possible pour obtenir la résolution la plus forte possible au Conseil de sécurité", a renchéri la secrétaire d'Etat américaine. "Ensuite, les pays qui ont des opinions très claires, comme la France et les Etats-Unis, pourront peut-être faire davantage s'ils le souhaitent."
Lors d'une intervention à l'Ecole militaire de Paris, elle avait déclaré que Washington mettait la pression sur la Chine pour que Pékin accepte de nouvelles sanctions contre l'Iran.
Afghanistan
"Nous disons aux Chinois que nous comprenons qu'il leur semble aujourd'hui contreproductif de sanctionner un pays dont ils tirent tant de ressources naturelles, dont leur économie en expansion a besoin", avait-elle expliqué. "Mais pensez aux implications à plus long terme."
Lors d'un entretien de près d'une heure et demie, Hillary Clinton et Nicolas Sarkozy ont également parlé de la situation en Afghanistan. Selon l'Elysée, le président français a plaidé pour un transfert aussi rapide que possible des responsabilités en matière de sécurité aux autorités afghanes.
Bernard Kouchner a réaffirmé pour sa part qu'il n'était pas question pour la France, qui a déjà près de 4.000 soldats en Afghanistan, d'y envoyer de nouvelles forces combattantes. Il a cependant admis qu'il pourrait y avoir des "ajustements".
Clinton : "Une Europe qui inclut la Russie"
La diplomate en chef des Etats-Unis a réitéré l'opposition de l'Amérique à l'indépendance des deux provinces séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, au nom de "la souveraineté et l'intégrité territoriale de chaque Etat", érigée en premier "principe".
Mais Washington "ne cherche pas a créer des divisions entre voisins et partenaires", a-t-elle ajouté à l'intention de Moscou. "Il n'y a qu'une Europe", a-t-elle lancé à son auditoire composé d'experts et de diplomates à l'Ecole militaire de Paris: "Une Europe partenaire des Etats-Unis, et une Europe qui inclut la Russie".
Assurant que la controversée défense antimissile "rendra le continent plus sûr", Mme Clinton a estimé que "cette sécurité pourrait s'étendre à la Russie, si la Russie décide de coopérer avec nous".
Mais plutôt que d'entériner l'offre russe d'un nouveau traité sur la sécurité européenne, qui lancerait "un processus long et compliqué", elle a jugé que l'objectif d'une "sécurité indivisible" du continent pouvait être atteint "dans le contexte des institutions existantes, l'OSCE et l'Otan".
La révision stratégique de l'Otan
Cette dernière doit évoluer pour affronter les menaces du XXIe siécle, a plaidé la secrétaire d'Etat, énumérant "le terrorisme nucléaire, le cyber-terrorisme, le changement du climat", ainsi que "les réseaux mafieux trafiquant les armes, la drogue et les êtres humains".
L'Otan a engagé une révision stratégique devant aboutir a la fin de l'année.
L'Amérique maintiendra quoi qu'il arrive, a-t-elle insisté, "un engagement inébranlable" envers l'article 5 du traité de l'Otan, au nom duquel une attaque visant un membre de l'Otan est considérée comme une attaque contre tous.
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