Gestion des migrants décédés : l'exemple de Palerme
Il faut gérer les migrants vivants mais aussi les morts. Avec dignité. C'est l'exigence morale que s'est fixée la ville de Palerme (Italie).
Parfois, le voyage des migrants tourne au drame. Devant le Parlement européen, les ONG ont déployé une banderole au sol avec dessus 17 000 naufragés morts en mer sans identité et sans nom. Face à l'indifférence, une ville résiste.
Palerme la Sicilienne, la catholique, Palerme la terre d'accueil qui refuse de se replier sur elle-même malgré la crise. "Nous assistons à un génocide et à Palerme nous avons décidé de ne pas être responsables de ce génocide", affirme le maire de la ville. À la préfecture de police, une vingtaine d'enquêteurs met un point d'honneur à identifier les migrants décédés.
Autopsies et enquêtes
Donner un nom aux victimes mais aussi comprendre la cause de leur mort. Pour le professeur Procaccianti, qui dirige l'Institut médico-légal, c'est "une mission humanitaire. Nous donnons une certaine dignité à ces personnes qui meurent comme des chiens". Les femmes présentent souvent des traces de viol et les hommes des coups infligés par les passeurs. Des autopsies et des enquêtes qui permettent parfois d'arrêter des passeurs et donnent l'espoir de remonter jusqu'à la tête des organisations internationales. Palerme offre à chaque victime une sépulture digne dans un cimetière.
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