Introuvables, les fragments de la météorite alimentent les rumeurs en Russie
Les théories du complot se multiplient, deux jours après la pluie de météorites dans l'Oural. Certains politiques pensent à "une arme nouvelle testée par les Américains".
Alors que 40 personnes sont encore hospitalisées dans la région de Tcheliabinsk (Russie), les fragments de la météorite dont la désintégration et l'onde de choc ont fait plus d'un millier de blessés dans l'Oural sont toujours introuvables, dimanche 17 février. Ce qui ne manque pas d'alimenter les théories du complot. Voici pourquoi.
1Des fragments difficiles à retrouver
Deux jours après l'événement, rien n'a été trouvé dans le lac Tchebarkoul, lieu de chute présumé de plusieurs fragments de la météorite. Sa surface gelée a été percée d'un orifice de six mètres de diamètre. Les recherches, dans une eau glacée, s'avèrent très difficiles. Le ministre des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov, a indiqué samedi que le fond du lac était couvert d'une couche de 1,5 mètre de vase, rendant les recherches illusoires.
Et pourtant... Des passionnés se sont pressés autour du lieu de l'impact et ont ramassé, à l'aide d'aimants, des morceaux de la météorite, comme le montre ce reportage de France 2.
2Désaccords entre scientifiques
Pour ne rien arranger, les scientifiques russes et américains ont donné des estimations discordantes sur la taille et la masse de la météorite. Un institut spécialisé de l'Académie des sciences de Russie l'a d'abord estimée à 10 mètres et une dizaine de tonnes. Or, l'agence spatiale américaine, la Nasa, a assuré de son côté que la météorite mesurait 17 mètres et pesait 10 000 tonnes. Des divergences qui devraient venir nourrir les spéculations conspirationnistes.
Et pourtant... Il ne fait aucun doute que la chute de la météorite a bien eu lieu. Si l'événement est rare, du fait de ses dimensions, Bernard Melguen, spécialiste du sujet, explique à francetv info qu'"il en pleut tous les jours". Celle-ci est simplement plus impressionnante.
3Des politiques sceptiques
Il n'a pas fallu longtemps pour que les esprits sceptiques s'agitent. Le chef de file des nationalistes russes, Vladimir Jirinovski, a ainsi assuré à la presse : "Il ne s'agit pas d'une météorite. Il s'agit d'une arme nouvelle testée par les Américains." C'est aussi l'avis d'Oksana Troufanova, une militante des droits de l'homme : "Franchement, j'incline plutôt à penser qu'il s'agit de quelque chose de militaire." Un pope de la région évoque pour sa part une intervention divine. La prudence gagne donc les médias sociaux russes, inondés de rumeurs et d'hypothèses relatives à l'explosion.
Et pourtant... Les témoignages concordent et évoquent tous une "lumière très brillante" et "différentes sortes de matière grise [qui] tombaient du ciel". Les nombreuses vidéos attestent également de la réalité de cet événement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.